Landerneau politique au Mali. Ce n’est pas de la mathématique. Les choses changent en fonction des circonstances. Chacun, parti politique, est plutôt à la chasse de sa pitance personnelle. Le patriotisme qui résonne à l’occasion des cérémonies grandioses de la plus part de ces partis politiques n’est qu’un vain mot. Le Mali est à l’agonie et l’occasion a été mise à profit pour briser davantage les espoirs. Les gardiens, ceux à qui le pays a été confié en 2013, ont montré leur limite. On espérait sur l’autre camp ; celui qui a passé le clair de son temps à étaler les dérapages du régime et compatir d’une manière ou d’une autre à la douleur injustement subie par le peuple malien. Mais au regard de la division en son sein, difficile d’y songer à un Mali nouveau à l’horizon 2018.
Les nouvelles politiques de ces dernières semaines ne sont pas rassurantes. Elles ont donné un coup d’épée sanglant à tous ceux optimistes d’un Mali nouveau à partir de 2018. Le parti au pouvoir et ses alliés, compte tenu de leur incapacité notoire à accomplir à hauteur de souhait la mission à eux confiée par le peuple, la majorité des maliens mais aussi certains partenaires clés dans la résolution de la crise malienne s’inscrivaient dans la logique de voir le pouvoir balancer en faveur d’un autre camp, celui probablement de l’opposition politique. Elle a accompagné le peuple pendant ces moments les plus durs. Depuis l’accession d’IBK au pouvoir jusqu’à nos jours, elle n’a jamais cessé de dénoncer, alerter, proposer et parfois quitter la table des rencontres au bénéfice, dit-elle, du Mali.
Tout cet effort fourni est sur le point d’être néant. Cette opposition, au moment de l’union pour sauver l’essentiel, le Mali, vient de montrer au reste du monde que son combat avait un autre objectif. Se battre pour soi-même. Cette apparence en laquelle le peuple malien a placé sa confiance a trahi ses hommes.
Aujourd’hui l’opposition est divisée. Pas de doute en cela. Nous avons trois oppositions face au RPM et ses alliés. Cette division malgré l’urgence sur le terrain prouve à suffisance qu’il y a un problème de leadership au sein de l’opposition. Du coup, ils se fragilisent, minimisent leur chance de faire changer les choses alors que le bloc au-delà des intérêts individuels, qui se faisait sentir dès le début, représentait une lueur d’espoir pour un Mali débarrassé des imposteurs en 2018.
Malheureusement, ils renforcent psychologiquement les tenants du pouvoir ; ces hommes en perte de vitesse qui n’ont plus le contrôle des pédales au regard de la panique à bord de la Convention de la Majorité Présidentielle. La CMP sait pertinemment qu’elle n’a plus d’aura. Elle est convaincue que sur ce chemin, la victoire n’est pas sûre en 2018. Mais il faut qu’il y ait en face une montagne solide prête à engager la bataille dans l’union. Ce qui n’existe pas et donne la chance aux hommes sans cote de popularité à se repositionner et se maintenir contre la volonté du peuple malien.
Koulouba même inspire au changement mais n’y voit personne, pour l’instant, qui apportera le salut. Dommage !
Boubacar Yalkoué