Le Haut représentant de l’Union africaine pour le compte de la Mission africaine pour le Sahel et le Mali (Misahel), Pierre Buyoya, a, lors d’un point de presse organisé au siège de cette institution, fait le bilan de ses activités en 2014. Un bilan mitigé, dira-t-il, sur le plan sécuritaire et politique, mais la Misahel projette de placer la barre haut en cette année 2015 pour une meilleure contribution au relèvement des défis politico-sécuritaires et de développement au Mali et dans le Sahel.
Pierre Buyoya, le Haut représentant de Misahel a introduit ce point de presse par ses vœux de nouvel an à la presse malienne. Il a ensuite tenu à préciser le rôle de la Misahel qui est avant tout politique. Faisant l’état des lieux de la sécurité au Mali et dans le Sahel, il a indiqué qu’elle se détériore suite aux affrontements entre l’armée malienne et les groupes armés dans le Nord, en plus des affrontements inter-groupes armés. Il a ajouté que tout dernièrement, les agissements du Mnla et de ses alliés ont contraint la Minusma à faire usage de ses moyens de défense.
Parlant du Sahel, il a évoqué le cas de Boko Haram au Nigéria qui est un cas de plus en plus transfrontalier et la situation est, selon lui, à tel niveau qu’aujourd’hui, il faut s’unir pour une intervention urgente, comme le ton vient d’être donné par le Tchad.
Hors de l’Afrique, il a souligné l’évolution du terrorisme au Moyen-Orient. Ce qui, à l’en croire, alimente beaucoup l’insécurité en Afrique, particulièrement dans le Sahel, tout en certifiant qu’aucun Etat, pris isolement, ne peut venir à bout des terroristes. «Seule une coalition africaine, voire internationale, peut combattre efficacement ce phénomène», a-t-il martelé.
Parlant toujours de la sécurité, M. Buyoya a rappelé que la lutte contre le terrorisme doit se faire politiquement en impliquant les services de renseignements des Etats à tous les niveaux du Sahel. Tout en soulignant les facteurs aggravant l’insécurité, que sont la mauvaise gouvernance, la corruption et le problème de développement, qui ont contribué à l’introduction et à l’installation des terroristes dans le Nord du Mali et dans le Sahel.
Par ailleurs, selon Pierre Buyoya, l’année 2015 au Mali sera dédiée à la lutte contre la violation des droits de homme, dont les dossiers portent, entres autres, sur les affaires de Sanogo, des bérets rouges-bérets verts, de viols de femmes, d’enfants soldats…
Sur le plan humanitaire, Misahel tient à mettre l’accent sur l’autosuffisance alimentaire et cela permettra d’assurer le développement dont la stratégie est élaborée avec les partenaires européens. Cette stratégie, qui sera mise en place pour 2015, sera appelée la «contribution de l’Union africaine».
Enfin, il a rappelé que des Sommets de chefs d’Etat et chefs d’état-major ont été tenus à Dakar et à Nouakchott pour la mise en place d’une «Force africaine en attente» qui sera appelée la «Force architecturale africaine pour la paix». Avant d’ajouter que les pourparlers d’Alger entre le gouvernement malien et les groupes armés séparatistes sont suivis et soutenus par Misahel qui veillera à l’application de l’accord de paix qui sera issu de ces négociations.
Gabriel TIENOU/Stagiaire
Mongi Hamdi rencontre le chef de file de la Médiation à Alger
Bamako, le 24 janvier 2015 – Le RSSG Mongi Hamdi s’est rendu à Alger jeudi 22 janvier pour une série de consultations sur les récents développements sécuritaires au Mali, ainsi que sur le processus d’Alger. Il s’est notamment entretenu avec M. Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères de la République algérienne démocratique et populaire, chef de file de la Médiation ainsi qu’avec les différentes parties concernées.
Les parties consultées ont tenu à réaffirmer leur engagement en faveur de la paix et souligné leur attachement aux dispositions de l’Accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014 et ses modalités de mise en œuvre du 13 juin 2014, ainsi que de la Déclaration de cessation des hostilités du 24 juillet 2014. M. Hamdi déplore cependant la détérioration de la situation sécuritaire qui prévaut dans certaines localités au nord et exhorte toutes les parties à s’engager résolument dans l’opérationnalisation du communiqué d’Alger du 22 janvier 2015. Un climat de sérénité et de confiance est nécessaire à la reprise prochaine des pourparlers inter-maliens, qui permettront d’aboutir à un accord global et définitif, étape indispensable pour une paix durable au Mali.
MINUSMA
Source: Le Reporter