Sur invitation du président en exercice de la Cédéao, le Ghanéen Nana Akufo-Addo, une forte délégation du Comité National pour le Salut du Peuple conduite par le Colonel Assimi Goïta, est attendue ce mardi à Accra, où elle tentera de convaincre pour la première fois la conférence des Chefs d’Etats sur le bien fondé de la Charte et la feuille de route de la Transition assortie des trois jours de la concertation nationale. Une rencontre déterminante sur la levée ou pas des sanctions infligées au Mali.
Un mini-sommet de la dernière chance sur la situation sociopolitique qui prévaut au Mali ce mardi à Accra. Voilà comment beaucoup qualifient le boulevard que le nouveau président en exercice de la Cédéao accorde à la junte pour délivrer la population malienne des sanctions infligées depuis le renversement de l’ordre constitutionnel le 18 août dernier. L’organisation ouest-africaine avait fixé lors de son 57ème sommet un ultimatum, qui expire aujourd’hui, à la junte pour mettre à la tête du pays un président et un premier ministre de la transition civils. Condition sino-qua-none pour lever les sanctions économiques infligées au Mali. Jusque-là, les militaires demeurent au pouvoir et émettent d’ores et déjà des doutes sur leur intention de le rendre aux civils.
La tenue de la concertation de trois jours qui a permis d’adopter une Charte et une Feuille de route de la Transition ne prouve pas que les militaires vont céder le pouvoir tant les zones d’ombres subsistent. Les militaires, en indiquant dans ce document final que le choix du président et le vice-président Transition est réservé à un collège qui sera mis en place par le Comité National pour le Salut du Peuple prouvent à suffisance qu’ils ne sont pas prêts à céder à la pression exercée par la Cédéao.
De quoi promettre des discussions houleuses ou d’intenses négociation entre l’organisation sous-régionale et la délégation de la junte. De source bien introduite, elle sera conduite par le colonel Assimi Goïta, chef du CNSP, le 3ème vice-président, le colonel Sadio Camara, le porte parole colonel –Major Ismaël Wagué et plusieurs civils dont le conseiller juridique du président du CNSP, Youssouf Z. Coulibaly et l’ex-pensionnaire de la CPI, Mme Diarra Fatoumata Dembélé, aujourd’hui présidente du Comité d’experts qui ont travaillé à la rédaction des termes de références de la concertation nationale.
Le moins que l’on puisse dire c’est que cette charte adoptée le week-end dernier et qui souffre de l’unanimité aura du mal à obtenir l’aval des Chefs d’Etats de la Cédéao qui soupçonnent la junte de vouloir faire perdurer les choses pour se maintenir au pouvoir. Ce qui serait comme une violation du protocole qui relie le Mali à la Cédéao.
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