Le directeur Pays de B2Gold Mali, Mohamed Diarra, a animé jeudi dernier dans les locaux de l’entreprise, une conférence de presse au cours de laquelle il a fait le bilan des activités de la société pour sa première année
d’exploitation et présenté son programme d’activités 2019.
B2Gold Corp est une société minière aurifère canadienne dont le siège social se trouve à Vancouver en Colombie-Britannique au Canada. La Société exploite cinq mines d’or dans le monde, à savoir Fekola au Mali, Otjikoto en Namibie, Libertad et El Limon au Nicaragua et Masbate aux Philippines. La mine de Fekola, elle, est située dans le cercle de Kéniéba et appartient à Fekola SA, une société malienne dont les actionnaires comprennent B2Gold Corp (80%) et l’Etat malien (20%). Sa construction a été achevée trois mois plus tôt que prévu, pour un coût total de 597 millions de dollars (298,5 milliards de Fcfa).
Dans son exposé, le directeur pays de B2Gold Mali a indiqué qu’en 2018, première année complète de production commerciale, Fekola a produit au total 14,12 tonnes d’or, dépassant la limite supérieure de cumul de sa fourchette de prévision comprise entre 13,5 et 13,8 tonnes. Cette performance exceptionnelle est due, selon lui, au dépassement de la capacité de traitement de l’usine de 12%, combiné à un taux de récupération de 94,7% contre un budget de 92,7%.
Mohamed Diarra aussi a fait savoir que Fekola SA a versé 10,948 milliards de Fcfa en 2016, 23,018 milliards de Fcfa en 2017 et 50,887 milliards de Fcfa en 2018 à l’État malien sous forme de taxes, redevances, dividendes et de droits de douane.
En ce qui concerne le programme d’activités 2019, la société prévoit de traiter 5,75 millions de tonnes de minerai à une teneur moyenne de 2,44 g/t et un taux de récupération à 94%. Cela équivaut à 423.142 onces d’or qui devraient être produites en 2019. Les dépenses d’immobilisation, elles, sont estimées à 48 millions de dollars, a indiqué Mohamed Diarra. Par ailleurs, la mine a maintenu un programme d’exploration agressif depuis 2014, et qui comprenait environ 192.000 mètres de forage d’exploration pour 928 trous de forage. Rien qu’en 2018, 19 millions de dollars ont été consacrés à l’exploration au Mali, a-t-il souligné.
Cet investissement a permis d’obtenir une estimation actualisée des ressources minérales. Le budget d’exploration pour le Mali, en 2019, est de 17,5 millions de dollars, a confié Mohamed Diarra, selon lequel la confirmation des nouvelles ressources minérales a conduit à la réalisation d’études d’expansion de l’usine de traitement de Fekola, susceptible d’impacter positivement la vie des employés, les communautés environnantes, l’Etat malien et les actionnaires de B2Gold. «Les résultats positifs obtenus, à ce jour, laissent entrevoir une augmentation potentielle du tonnage de production et par conséquent de la production annuelle d’or de Fekola avec des dépenses en capitaux modérées. Une étude d’optimisation est actuellement en cours pour guider l’expansion de Fekola et les résultats sont attendus vers la fin du premier trimestre de 2019», a-t-il ajouté.
La mine de Fekola s’est engagée à maximiser les possibilités d’emploi pour les Maliens, soutiennent ses responsables. A cet effet, l’usine emploie actuellement 1.925 Maliens, dont la majorité est issue des communautés locales et du cercle de Kéniéba. La Société a également lancé un programme de bourses pour aider 10 jeunes Maliens à obtenir des diplômes universitaires dont 50% sont issus du cercle de Kéniéba et 50% sont des femmes.
En plus, en raison de la proximité relative du village de Fadougou avec les opérations minières, B2Gold, en consultation avec la communauté locale, a entrepris la construction d’une nouvelle ville afin d’atténuer l’impact négatif de ses opérations sur la communauté. Cela a conduit à la construction de 325 nouvelles maisons, d’une mosquée, d’une école, d’un CSCOM et d’un marché. Toutes les maisons disposent de l’énergie solaire, de latrines et d’un accès à l’eau potable, a expliqué Mohamed Diarra. Entre autres, Fekola SA a entrepris plusieurs projets de développement communautaire dont le projet AFECK qui est une collaboration entre B2Gold et le gouvernement canadien dans le but de faciliter la formation professionnelle des citoyens locaux.
D’autres programmes ont permis la construction et la réhabilitation de mosquées, le financement et la formation de jardins maraîchers communautaires, de moulins, la fourniture de tracteurs et de matériels agricoles, des salles de classe, le forage d’eau potable, etc. Tout cela est géré sous la direction d’un comité mixte constitué à cet effet. Interrogé sur la rumeur relative à la suspension de vols d’avions de B2Gold en raison de la violation de la législation malienne par la société, Mohamed Diarra a répondu : « aujourd’hui, aucune notification ne nous a été adressée pour nous interdire de voler dans les aéroports qui n’ont pas de douane».
D’après lui, la suspension a été levée après une rencontre avec le ministère des Mines. «Nous n’avons corrompu personne. Nous sommes dans la transparence et nous sommes les partenaires du Mali», a-t-il ajouté, avant de préciser que les avions sont privés, et non commerciaux.
Amadou GUÉGUÉRÉ
L’Essor