La crise des migrants était au cœur d’un entretien du président ghanéen Nana Akufo-Addo avec la chaîne de télévision France 24. Le président a abordé la question de l’exode massive des jeunes africains vers l’Europe en rejetant la responsabilité de cet état de chose sur les pays africains eux-mêmes via les dirigeants.
“Nous avons la responsabilité envers nos jeunes… de créer les conditions qui leur permettront d’avoir des opportunités dans leur pays d’origine et de naissance”, a déclaré le président ghanéen Nana Akufo-Addo à France 24. Il continu en expliquant que les jeunes africains migrent dans des conditions extrêmes parce qu’ils n’ont pas le choix. “Je ne pense pas que quelqu’un traverse le Sahara sur ces bateaux rachitiques en Méditerranée parce qu’il le souhaite. Ils ressentent une certaine contrainte à le faire parce que chez eux, les opportunités qu’ils recherchent ne sont pas là”, a-t-il affirmé.
« C’est de notre responsabilité de créer les conditions qui permettront à nos jeunes de vivre dans la dignité».
Refusant de s’attarder sur les réactions de certains européens sur la nécessité de rapatrier les migrants africains, Nana-Addo insiste sur le fait qu’il revient à l’Afrique, à travers les dirigeants, de créer de bonnes conditions pour leur peuple, leur jeunesse, afin que ces derniers restent sur leur terre et s’y épanouissent. « Mon souci n’est pas ce qui se passe en Europe. Mon souci concerne notre propre continent. Malheureusement, nous avons une économie qui ne crée pas assez d’emplois pour jeunes, c’est notre principal problème. C’est ça qui est à la base de l’exode des jeunes. C’est de notre responsabilité de créer les conditions qui permettront à nos jeunes de vivre dans la dignité».
Le président ghanéen a aussi abordé la question du terrorisme déclarant à France 24 que, « nous devons être concernés par le terrorisme ». Tout en admettant que ce fléau est une épine dans les pieds du développement en Afrique, il « félicite les pays membres du G5 : Tchad, Mauritanie, Mali, Burkina Faso et le Niger, qui sont au front de la lutte ». Aucun acte terroriste ne s’est encore produit au Ghana depuis la recrudescence de ce phénomène en Afrique mais le président préfère jouer la carte de la prudence. « Au Ghana pour le moment, il n’y a pas eu de tentative. Bien sûr, ça peut se produire au Ghana. S’il y a eu des attaques au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, ça peut se produire au Ghana », a-t-il déclaré.
Source: beninwebtv