71 projets d’insertion et de réinsertion en faveur des migrants de retour et des potentiels candidats à la migration irrégulière dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Tombouctou et le district de Bamako ont été lancés le vendredi 11 octobre 2019 sur financement du Budget spécial d’investissement (BSI).
L’immigration clandestine demeure un phénomène qui ne cesse d’attirer l’attention de l’opinion nationale et en particulière les hautes autorités. Eu égard à la complexité du phénomène, car toute le Mali sort perdant de ce drame à cause de ces conséquences désastreuses aussi bien sur la mer méditerranée, que dans les pays d’Afrique du Nord et dans le désert. Chaque homme, femme ou enfant qui perd sa vie dans son parcours migratoire est un être humain dont l’intelligence, la force physique et la valeur est perdue. Plusieurs raisons poussent les candidats à l’immigration à quitter son Mali natal. Il peut s’agir d’un désir de quitter une situation critique liée au changement climatique (sécheresse, inondations, dégradation des terres, pertes des récoltes, mort du bétail, etc.) comme il peut s’agir d’une conjoncture socio-économique. On peut également quitter son pays pour aller faire des études, apprendre un métier.
Héritier de grands empires et de royaumes, le Mali figure parmi les plus grands pays africains d’émigration. En effet, les migrants maliens, d’une grande diversité socio- professionnelle, sont répartis dans le monde entier, mais les plus grandes concentrations se trouvent en Afrique occidentale, centrale, en France et dans les pays arabes.
Cette migration est et reste un pilier essentiel dans l’économie du pays, les migrants maliens envoient chaque année des milliards de franc cfa, soit pour cause d’investissement ou pour une assistance familiale. Mais au cours de ces dernières années, le constat est alarmant, beaucoup de jeunes maliens ont perdu la vie, en essayant de joindre l’Europe, dans le désert ou dans la méditerranée. Une grande partie d’entre eux finiront par se résigner au fait accompli en demeurant de façon illégale dans les pays de transit (Algérie, Maroc ou Libye). Ces derniers, à un moment donné, prennent des initiatives de rapatriement qui se déroulent, généralement, de façon inhumaine. Plus pire encore, ces émigrés sont victimes, parfois, des injures et de mauvais traitement. Ainsi, pour réduire cette immigration illégale ou, du moins, l’encadrer afin d’empêcher de telles catastrophes, le Mali a renforcé de nombreuses pistes comme : Le co-développement qui est un puissant instrument de coopération pour le développement ; la gestion efficace des flux financiers ; la forte implication de la diaspora dans les processus de développement ; le renforcement de la coopération décentralisée ; la lutte sans merci contre les filières clandestines et mafieuses de l’immigration ; l’inclusion des questions migratoires dans les documents stratégiques de réduction de la pauvreté ; une vaste campagne d’information, de sensibilisation sur la migration et ses différents impacts.
Il ne se passe plus un jour, sans qu’on ne voie sur les chaînes de télévision d‘information en continu des images de candidats à l’immigration clandestine morts de faim et de soif ou simplement noyés ou «abattus» sur les routes migratoires avant d’atteindre leurs destinations.
Mahamadou YATTARA
Inf@sept