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Michel Hamala Sidibé à Mopti : “Sans action, nous courons un grand risque de perdre ces populations démunies”

Le ministre de la Santé et des Affaires Sociales, Michel Hamala Sidibé s’est rendu, en compagnie des directeurs régionaux d’Afrique des agences des Nations-Unies, le jeudi 11 juillet 2019, pour la 3ème fois en deux mois à Mopti pour rencontrer les acteurs humanitaires. L’objectif de cette rencontre était de discuter de la coordination des actions humanitaires à mener en faveur des personnes déplacées affectées par la crise sécuritaire au centre du pays avec ses multiples corolaires.

La recrudescence des conflits intercommunautaires et des attaques armées contre les civils a entraîné des mouvements de populations, la restriction de l’espace humanitaire et de l’accès aux services sociaux de base dans plusieurs localités de la région de Mopti. On compte, de nos jours, 50 804 personnes déplacées internes dans cette région dont 9091 dans la ville de Mopti et 711 sur le site de Socoura. Selon le cadre harmonisé de mars 2019, 179 027 personnes sont en insécurité alimentaire (phase 5 de mars à mai 2019), dans la 5ème région. Pour la soudure, il est prévu une augmentation de 256 335 personnes en phase 3 à 5. Entre janvier et décembre 2018, dans la région de Mopti, 2515 cas de violence basée sur le genre ont été enregistrés dont 42 cas de viol, 141 cas de mariage d’enfants, 176 cas d’agression sexuelle et 869 cas d’agression physique. Le ratio est de 4 pour 1000 en termes de professionnel de santé contre 23 pour 1000 pour les standards de l’organisation mondiale de la santé, en 2018. Au niveau de la santé animale, le problème se pose en termes de faible suivi sanitaire à cause de l’insécurité.

Accès à l’eau potable

Aussi la problématique d’accès à l’eau potable se pose avec acuité dans la région de Mopti. Elle se traduit par l’insuffisance des points d’eau modernes, les pannes et les disfonctionnements d’infrastructures de gestion des points d’eau. Le risque d’agression pour les femmes pendant la corvée d’eau réduit l’approvisionnement en eau des familles. Selon les résultats de l’enquête SMART menée en juillet-août 2018, la région connaît une détérioration significative de l’état nutritionnel des enfants de 6 à 59 mois comparé à celle réalisée pendant la même période en 2017.

Des écoles encore fermées

La région de Mopti comptait, fin mai, 594 écoles fermées sur 1842 soit 32,24% des écoles. C’est pour inverser cette situation que le ministre de la Santé et des Affaires Sociales, Michel Hamala Sidibé a rencontré, ce jeudi 11 juillet 2019, les acteurs humanitaires du système des Nations unies et d’autres acteurs qui aident l’Etat malien à apporter une assistance d’urgence aux personnes déplacées malgré les contraintes de sécurité.

Le ministre Michel Hamala Sidibé a insisté sur l’urgence de mener des actions humanitaires et sur le rôle central de l’Etat dans la coordination de celle-ci. ” On ne peut plus continuer à travailler de façon fragmentée. Il faut aider l’Etat en renforçant ses capacités car la présence de l’Etat est indispensable pour la pérennisation de nos actions. Il faut faire en sorte que la coordination se fasse autour de la vision et des programmes de l’Etat. L’heure n’est plus à la programmation mais à l’action. Sans action, nous courons un grand risque de perdre ces populations démunies. C’est la jeunesse qu’il faut toucher avec des projets de développement pour les jeunes. Parce que les jeunes sont pris en otage par toutes les formes de manipulation, d’exploitation et d’instrumentalisation. Ce sont eux qui créent, par moment, le chaos auprès des familles. Tant qu’on ne gagne pas les cœurs et les esprits, l’action militaire seule ne pourra pas résoudre les problèmes. Seule l’action sociale pourra nous apporter la cohésion sociale et le vivre ensemble dont on a besoin pour résoudre cette crise”, a-t-il déclaré.

Le ministre de la Santé et des Affaires Sociales a également insisté sur un engagement transfrontalier avec les pays voisins du Mali afin de faciliter les actions humanitaires. Enfin, il a remercié les partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement dans la résolution de cette crise au centre de notre pays.

Selon la coordinatrice du système des Nations unies au Mali, Mme MBaranga Gasarabwé, les acteurs humanitaires ne peuvent pas se substituer à l’Etat malien. Elle à appelé les responsables des agences sœurs à renforcer les capacités de l’Etat qui doit coordonner les actions humanitaires. Le Mali a une vision et des programmes, dira-t-elle, c’est à nous les partenaires techniques et financiers de l’accompagner dans la mise en œuvre de ses programmes pour résoudre cette crise. Elle a salué l’engagement du ministre de la Santé et des Affaires Sociales, Michel Hamala Sidibé “Nous sommes très heureux d’avoir un ministre de la Santé et des Affaires Sociales engagé, qui va nous aider à coordonner les actions. Nous allons porter la voie de cette coordination gouvernementale pour que nous puissions répondre à la politique nationale que ce soit au niveau du développement ou au niveau de l’action humanitaire. Nous allons voir si les fonds qui sont sur le développement et qui n’ont pas pu être débloqués à cause de l’insécurité, peuvent être prêtés à l’humanitaire. Il faut que ces déplacés qui veulent rentrer chez eux, retournent dans une zone sécurisée où il y a la médiation, la cohésion sociale. Il faut agir rapidement pour qu’ils ne ratent pas la campagne agricole dans 2 mois. La présence du ministre, aujourd’hui, est très significative pour nous”, a-t-elle ajouté….Lire la suite sur Aumali

Abdrahamane Diamouténé

Source: L’indicateur du Renouveau

 

 

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