A quelques heures de la clôture de la campagne, la région de Ménaka n’a reçu la visite d’aucun candidat au compte du scrutin présidentiel du 29 juillet 2018.
Si la campagne bat son plein dans les autres régions du Mali, ce n’est pas le cas à Ménaka. Contrairement aux dernières joutes électorales, les populations ne se sont pas mobilisées lors de la campagne de la présidentielle. Même constat dans les différents quartiers généraux où l’ambiance était morose.
Seul le mouvement “Ensemble pour le Mali” du président Ibrahim Boubacar Kéita a organisé un meeting depuis l’ouverture de la campagne, nous confie un membre du Conseil régional de la jeunesse.
Les responsables politiques contactés avancent un problème d’agenda. Lors de la visite du candidat de l’EPM à Gao, les représentants de la région de Ménaka ont effectué le déplacement pour l’accueillir. Mais ils n’ont pas réussi à le convaincre à venir dans la Cité de l’Azawagh (Ménaka).
Parmi les 24 candidats en lice, seul Moussa Sinko Coulibaly, s’est rendu à Ménaka pour s’imprégner de la situation, mais c’était avant l’ouverture de la campagne.
Si les populations évoquent plusieurs raisons pour expliquer la démotivation et l’absence de ferveur pour la présidentielle dans la ville de Ménaka, certains de la région à Bamako se disent “déçus” par ce qu’ils qualifient d’”abandon” et de “désintérêt”.
“C’est un abandon total, la situation de Ménaka doit interpeller tous les candidats qu’ils soient favoris ou non”, tance le secrétaire général adjoint des élèves et étudiant ressortissant de Ménaka à Bamako (AEERM).
Pour Aliou Ouédraogo, plusieurs raisons peuvent justifier l’absence de mouvement pour la présidentielle à Ménaka, il y a naturellement l’aspect sécuritaire dans une région où l’insécurité est récurrente. “Des candidats pensent que la situation sécuritaire ne permet pas de tenir des activités politiques”, analyse Aliou. Et d’ajouter : “Pour certains candidats aussi Ménaka est déjà conquise par le mouvement Ensemble pour le Mali, qui soutient Ibrahim Boubacar Kéita”.
Notre interlocuteur tranche : “Il y a une différence entre les hommes politiques et l’électorat. Les populations de Ménaka comme ailleurs ne font plus confiance aux hommes politiques, elles n’accordent aucune importance à la politique”.
Yehia Mahmoud
Source: L’Indicateur du Renouveau