Dans la région de Ménaka, de nombreuses personnes sont en train d’abandonner leurs terroirs à cause des attaques et violences perpétrées par les groupes armés. La situation humanitaire à laquelle ces populations sont confrontées devient de plus en plus difficile, selon le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et le Haut-commissariat des réfugiés.
« Nous connaissons une situation extrêmement difficile », déclare le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, El Ghassim Wane, chef de la Minusma. Dans la région de Ménaka, plus de 30.000 personnes ont été obligées de se déplacer à cause des violences perpétrées par l’Etat islamique au grand Sahara (Eigs). Le représentant spécial estime que la situation humanitaire est liée à la situation sécuritaire. M. Wane a, sur les ondes de nos confrères de Mikado FM, rapporté ceci : « Ce qui se passe dans la région de Ménaka en est une parfaite illustration que la situation humanitaire est liée à la situation sécuritaire. Plus de 30 000 personnes ont été déplacées dans la région ». Ce n’est pas tout, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU annonce que « des centaines de personnes ont également perdu la vie du fait des attaques perpétrées par les éléments appartenant à l’Etat islamique ». Ces violences et attaques font que la situation humanitaire de la zone se révèle difficile. El-Ghassim Wane déplorait, au cours de son intervention, le problème humanitaire : « Nous sommes dans une situation qui est extrêmement difficile. Le Mali compte plus de 360 000 déplacés, c’est le niveau le plus élevé depuis 2013 ». Et de poursuivre en ces termes : « Le pays connait une situation très difficile du fait du nombre élevé de personnes qui ont besoin d’assistance. 7 millions de personnes sont enregistrées pour cette année 2022, comparativement à 6 millions de l’année dernière. 2 millions d’enfants et de filles souffrent de malnutrition. Le financement de l’action humanitaire n’a pas atteint loin de là. Nous sommes à 11% des fonds requis pour l’année 2022. Nous étions à 38% pour l’année dernière. » Donc, a-t-il ajouté, la situation humanitaire est extrêmement difficile. Il précise que leur contribution consiste à faciliter l’action humanitaire en créant les conditions sécuritaires. Le même constat alarmant est déploré par le Haut-commissariat pour les réfugiés : « La situation à Ménaka se détériore de jour en jour. Les affrontements entre les groupes armés poussent des milliers de personnes à se déplacer ». La situation est telle qu’il y a l’arrivée massive des personnes et réfugiés qui se trouvaient dans les différentes localités. Le Haut-commissariat énonce avoir remarqué l’arrivée des milliers des personnes démunies en provenance des lieux où les attaques et violences sont perpétrées. Quant aux besoins humanitaires à exprimer, le Haut-commissariat annonce que le chiffre varie. Ce, par le fait qu’ils sont dans le processus d’enregistrement pour pouvoir identifier toutes les personnes incriminées. Mais les besoins les plus urgents pour ces déplacés internes sont les abris, l’eau et tout ce qui est besoin alimentaire, confie l’organisation.
Mamadou Diarra