Booster l’intégration à travers la libre circulation des personnes et des biens, c’est le nouvel objectif que se sont fixé les médiateurs de l’espace UEMOA. C’est en tout cas ce que l’on pourrait dire après leur conférence tenue à Bamako. C’était jeudi dernier, au Centre International des Conférence de Bamako.
C’est avec les sous thèmes : « libre circulation des personnes et des biens » et « l’harmonisation des frais d’inscription dans les universités publiques de l’espace UEMOA» que les travaux de trois jours de cette rencontre ont démarré. C’était sous la présidence du Premier ministre, Modibo Keita et du président de l’Association des Médiateurs des Pays de l’UEMOA (AMP- UEMOA), l’ivoirien N’Golo Coulibaly.
Si l’on en croit le 24e rapport de l’Observatoire des Pratiques Anormales (OPA), le Mali est l’un des plus mauvais élèves de la Communauté dans l’application des Directives communautaires. Du moins, en ce qui concerne la libre circulation des personnes et des biens. En effet, depuis 2005, où il a été institué pour émettre des rapports trimestriels, à chacune de ses parutions, l’organisme épingle notre pays.
Rencontrant le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement Mamadou Hachim Koumaré, lors des travaux de la restitution du 24e rapport de l’OPA, Seydou Cissouma, le Commissaire en charge du développement humain de l’UEMOA, a mentionné un nombre anormalement élevé de postes de contrôle sur l’axe Dakar-Bamako. Sur la même voie, ajoutait-il, un seuil de prélèvement illicite largement au-dessus de la moyenne communautaire était observé, du côté malien. Il en est ainsi pour toutes les frontières au Mali.
Sur l’harmonisation des droits d’accès dans les Universités publiques de l’espace, l’UEMOA a adopté, il y a 10 ans, une Directive.
Cette politique avait pour but de favoriser le processus d’intégration par les actions communes en matière d’enseignement supérieur, de recherche et de formation professionnelle. Les Etats membres avaient, au regard du droit communautaire, jusqu’à 31 décembre 2007, pour appliquer la directive entrée en vigueur le 16 septembre 2005.
Mais rien. Seul trois pays sur les huit que compte l’espace ont essayé. Il s’agit du Bénin, du Burkina et du Togo.
Dans les universités publiques au Mali, notamment, à l’Université des Sciences Juridique et Politique, les frais d’inscription s’élèvent à 300 000 F pour tous les étrangers contre 5000 F pour les nationaux. L’AMP-UEMOA pourra-t-elle faire bouger les choses ? Il ne reste plus qu’à espérer.
Mamadou TOGOLA
Source: Canard Déchainé