Ils étaient venus par centaines, hier mardi, à Magnambougou Wèrèda, pour clamer la libération de leur leader, Bakari TOGOLA, le prédisent de l’APCAM, arrêté, la semaine dernière pour corruption. Ils, ce sont les membres de la Coordination nationale des amis de Bakari TOGOLA (CNA/BT), qui se disent consternés par l’arrestation de leur mentor. C’était à la faveur d’une assemblée générale organisée par ladite coordination en collaboration avec d’autres associations faitières de la zone CMDT de Bougouni.
D’entrée de jeu, M. Karim TOGOLA a indiqué que la Coordination nationale des Amis de Bakary TOGOLA (CNA/BT) a appris avec consternation l’interpellation du Président de L’APCAM non moins Président de la Confédération des Sociétés Coopératives des Producteurs de Coton (CSCPC), le jeudi 12 septembre 2019, par le Procureur de la République près le tribunal de grande Instance de la CIII du District de Bamako en charge du rôle économique et financier suite à une dénonciation anonyme dans l’affaire des ristournes des producteurs de la Confédération des sociétés coopératives des sociétés de coton au Mali. Selon M. TOGOLA, ce n’est ni le moment ni l’occasion de priver leur leader de sa liberté.
« Certes, nous sommes dans un état de droit. Nul ne doit être au-dessus de la loi. Qu’à cela ne tienne, le développement de cette affaire suscite beaucoup d’interrogations et renferme des zones d’ombre », s’est-il montré prudent. Il a, à cet effet, posé des questions qui méritent son pesant d’or : « Est-il séant de priver de sa liberté un paysan qui a près de 3000 hectares entretenus plus de 10 000 travailleurs en cette période hivernale au seul motif qu’il a été dénoncé ? Que cette affaire soit déclenchée par un dénonciateur anonyme, cela nous laisse perplexes », a-t-il martelé.
Selon M. TOGOLA, leur leader ne mérite pas un tel sort, puisqu’il joue un rôle vital dans le milieu rural.
« Le Mali est un pays à vocation agropastorale, son développement passe obligatoirement par l’épanouissement du secteur rural. Monsieur Bakary TOGOLA, sous ses différents mandats à l’APCAM, a fait de cette structure la plus enviée au Mali. Un peu moins de 3000 hectares cultivés, cette année et avec plus de 10 000 employés, cet homme est un exemple à suivre, une fierté nationale et africaine, grâce à qui le paysan malien n’est plus un laisser pour compte », a-t-il dit avant de regretter que l’emprisonnement aura des conséquences désastreuses sur la campagne agricole 2019.
« Il est indéniable que les conséquences de cette arrestation du Président Bakary TOGOLA sont désastreuses pour sa modeste personne et pour son pays. La démobilisation du monde paysan ; une baisse notoire de la production du coton au Mali, ce qui, à coup sûr, va engendrer une nouvelle faillite de la CMDT. Une baisse quasi certaine des productions céréalières, donc une menace pour l’autosuffisance alimentaire. Au regard de tout ce qui précède, CNA/BT en appelle à l’esprit de justice et d’égalité de tous les Maliens devant la loi et du respect des droits et libertés fondamentales de Monsieur Bakary TOGOLA », a-t-il soutenu avant d’appeler, au nom des membres de son association, à libérer sans condition et sans délia Bakary Togola, pour qu’il vaque à ses travaux champêtres.
« La Coordination nationale des Amis de Bakary TOGOLA demande instamment sa libération pour qu’il puisse retourner dans ses champs en cette période hivernale et poursuivre l’œuvre de consolidation des acquis des paysans maliens sous sa direction éclairée », a-t-il dit.
Comme pour enfoncer le clou, M. Moussa DOUMBIA, Secrétaire général de la CNA/BT, a rappelé que le Mali mérite sa place de premier producteur de coton en Afrique de l’Ouest, grâce à BT.
« Pour la petite histoire, en 2000, la Compagnie malienne de Développement Textile (CMDT) en faillite, était déjà en voie d’être privatisée. Pour sauver la CMDT, consolider la coton culture et défendre les intérêts des paysans maliens, Monsieur Bakary TOGOLA et d’autres contonculteurs ont ainsi créé la Confédération des Sociétés Coopératives des Producteurs de coton (C-SCPC). Dès lors, le Mali est devenu le premier producteur de coton en Afrique subsaharienne et le prix du coton au producteur n’a cessé de prendre de l’envol d’année en année. Le coton représente aujourd’hui 20 % de nos produits d’exportation. Le coton rapporte plus de deux cents milliards à l’économie malienne par an », a-t-il rappelé.
PAR CHRISTELLE KONE
Info-Matin