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Medias et justice : Les journalistes à l’école de l’ICP et la fondation Friedrich Ebert Stiftung

L’Initiative d’Information de Communication et de Plaidoyer sur la protection  sociale au Mali (ICP-Mali)  en collaboration  avec la Fondation Friedrich  Ebert  Stiftung bureau Mali (FES) a organisé un atelier de renforcement des capacités des professionnels de media. Sous le thème « Medias et justice : menace à la liberté d’expression ou de presse ou instrument de veille pour le respect de l’éthique et déontologie en journalisme », c’était du 28 au 29 avril 2021 à la Maison du Partenariat Angers de Bamako. L’ouverture des travaux était présidée par le représentant de ladite fondation, M. Christian Klatt, en présence du président de l’ICP, M. Ousmane Daou. 

Cet atelier a pour objectif principal d’édifier les professionnels de la presse sur les principes  généraux qui fondent le journalisme et les liens de la justice et la presse en matière de restriction de la liberté de la presse. Il découle d’un constat amer des dérives qui ternissent l’image de la profession et du fait que de plus en plus, les journalistes se font convoqués devant la justice.            

Dans son mot introductif, le président de l’ICP-Mali, Ousmane Dao a d’abord exprimé sa reconnaissance à l’endroit de son partenaire historique et stratégique, FES, pour son accompagnement, sa confiance et le dynamisme de sa collaboration agissante. Il a ensuite indiqué que beaucoup de journalistes sont traduits devant la justice à cause du déficit d’information sur les éléments fondamentaux de la profession.

Quant au représentant de  la FES, M. Klatt, il a reconnu le rôle et la place de la presse dans l’environnement  démocratique du Mali. A l’entendre, cela est attesté par le fait que l’avènement de la démocratie s’est accompagné tout naturellement  par la floraison des organes de presse. Il a saisi l’occasion pour affirmer que les médias  constituent le 4è pouvoir qui joue un grand rôle de contrôle de l’Etat dans sa marche de consolidation de la démocratie. Toutefois, selon lui, comme nombreux observateurs, les critères  pour être reconnu journaliste, les conditions  de création ou d’ouverture d’un organe de presse  sont faciles contrairement à la nature de cette activité professionnelle qui requiert une rigueur énorme et des assises intellectuelles solides. Pour terminer, il a réaffirmé l’engagement de la FES à poursuivre sans relâche le renforcement des capacités des acteurs  de la presse malienne.

Sur la formation proprement dite, la première journée a été consacrée à la présentation des thématiques : « fondements éthiques et déontologiques en journalisme » et « interpellation des journalistes en justice : restriction de la liberté de presse ou exigence de professionnalisme ? ». Des communications présentées par un expert  M. Mamadou Dabo promoteur du journal ‘’le Zénith Balé’’ non moins 1er vice-président de la Maison de la presse.

Le paneliste du jour  a largement expliqué les concepts d’éthique et de déontologie en général et en particulier du journalisme. Par la même occasion, il a évoqué le cas du Mali, les droits et devoirs du journaliste, les instances de régulation et surtout l’autorégulation.

S’agissant de la deuxième présentation, l’expert en journalisme et communication a mis l’accent sur deux citations qui sont les suivantes : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ; « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ».

Chacune des deux présentations a fait l’objet de questions, de discussions, des contributions  et des suggestions d’ordre général.

Lors de cette formation en guise de contribution, le juge Abdoulaye Nantoumé a estimé que la déontologie dans le contexte malien est moins contraignante. Ainsi, dans le souci d’assainir ce secteur, il a suggéré un code de déontologie plus contraignant et mieux organisé.

En termes de soutien de l’État à la profession, le juge Nantoumé a regretté le fait que la presse soit l’une des couches les plus marginalisées.

Lors de la deuxième et dernière journée de l’atelier, le magistrat-chercheur Abdoulaye Nantoumé  a évoqué les thèmes : « Loi spéciale sur la presse et loi sur la cybercriminalité : que retenir ?» et « Défis généraux et perspectives dans les liens  entre la presse et la justice ».

En ce qui concerne le premier thème, le présentateur a expliqué les contours de la loi N° 00-046 du 07 juillet 2000 portant régime de la presse et délit de presse (précédé par la loi n°092-037/AN RM du 24 décembre 1992. De prime à bord, M. Nantoumé a brossé les dispositions générales du régime de la presse et délit de presse qui s’étendent de l’article 1 à 5. A ce titre, il a noté qu’il n’existe pas une définition de la notion de presse : l’article 1 se borne à définir la constitution de la presse « la presse au Mali est constituée par les organes médiatiques dans lesquels sont employés ou collaborent les journalistes ». Il a mentionné que l’article 4 stipule que : «  le journaliste qui est celui qui, titulaire d’un diplôme de journalisme ou d’un diplôme d’études supérieures avec une année d’expérience professionnelle, a pour activité principale rétribuée, la collecte, le traitement et la diffusion d’informations et de nouvelles, dans le cadre d’un organe médiatique public ou prive, écrit ou audiovisuel ».

Selon lui de l’indépendance à nos jours,  la presse  malienne à l’instar de l’Armée  a toujours connu des difficultés dans l’exercice de cette noble fonction. A en croire M. le Magistrat, la presse a besoin de plusieurs types de compétences pour relever le défi du professionnalisme.

Par ailleurs, se fondant sur l’évolution technologique, le juge Abdoulaye Nantoumé a entretenu les participants sur la LOI N°2019-056 DU 05 DECEMBRE 2019 portant répression de la cybercriminalité. Selon lui,  la présente loi a pour objet de déterminer les infractions relatives à la cybercriminalité, ainsi que la procédure suivie en la matière.

Par Fatoumata Coulibaly

Source: Le Sursaut
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