Le peuple malien ne votera plus ni pour les T-shirt, ni pour le thé, encore moins pour l’argent roi… Il faut que chacun de nous passe au scanner politique pour savoir qui est qui ! déclara Me Tall lors de la conférence de presse annonçant sa candidature. Il sait de quoi il parle, lui qui vient de voir son immunité parlementaire levée pour répondre à la justice malienne sur accusation de son homologue Babani Sissoko.
Me Mountaga Tall
L’idée du scanner politique au Mali est originale. Venant de l’avocat émérite membre du barreau malien et de surcroit citer devant les tribunaux maliens c’est encore mieux. De ce scanner politique dont lui Me Tall est prêt à passer ? Il entend de savoir ce que chacun des candidats a fait pour ce pays. « Qu’a été capable de faire pour le Mali cet ancien ministre ? Cet ancien Premier ministre ? Ce député ?, a-t-il demandé. Car, selon lui, il ne sert à rien d’avoir eu dans le passé l’opportunité de poser des actes à divers postes de responsabilité et de n’avoir rien fait pour promettre aujourd’hui que l’on va changer le quotidien des Maliens. En plus de cela, le scanner politique consiste aussi à s’interroger, à la loupe de la transparence, sur la provenance des revenus des différents candidats. Sur ce point, il rejoint Ahmed Sow candidat des Travaillistes, qui prône l’utilisation de l’argent propre pour les campagnes.
Il faut reconnaitre que sur ce coup, leurs suivistes dans la classe politique malienne ne font pas légion. Ils sont tous pourris jusqu’à la moelle. La majeure partie de nos 28 candidats ne sont pas irréprochables. Ils trainent tous des bruits de casseroles et plusieurs d’entre eux ont des affaires pendantes devant les tribunaux.
Lui, Mountaga, grand avocat de la cause d’autrui saura se tirer d’affaires, bien sûr ! sinon pourquoi la charité bien ordonnée commencerait par les autres ? et puis ne dit-on pas qu’on n’est jamais bien servi que par soit même ?
Aux autres maintenant de lui emboiter le pas avec Ahmed Sow, le défi est lancé. En tous cas j’en connais qui ne l’oseront jamais au risque de se retrouver au ‘’Lycée Technique de Bamako’’ ou à Souban à Koulikoro. Je pense entre autres à Dramane Dembélé, à Modibo Sidibé, à Soumaila Cissé, Chatto Cissé. Le scanner politique est la croix et la bannière pour certains.
Puisse que la France a déjà donné le ton avec l’affaire des fraudes fiscales « Affaire Cahuzac » et même l’ancien président Sarkozy n’y a pas échappé. Le Sénégal juste à quelques centaines de Kilomètre ont adopté une loi contre l’enrichissement illicite, le scanner Me Tall n’est pas une mauvaise idée. Mais seulement, on risque d’envoyer tous nos vaillants politicards derrière les barreaux et pour longtemps.
Affaire à suivre.
Harber Maïga
