« La relance économique du Mali au cœur du partenariat » était le thème de la journée du secteur privé qui a eu lieu le 21 octobre 2015 au Medef, en marge de la Conférence sur le processus de développement du Mali à l’OCDE. Cette journée, dédiée au secteur privé malien à Paris, était organisée et co-présidée par le ministre de la Promotion des investissements et du Secteur privé, Me Mamadou Gaoussou Diarra.
Ce sont plus d’une centaine de sociétés françaises, une centaine d’opérateurs économiques maliens, qui ont participé à ce forum en présence du président IBK accompagné d’une quinzaine de ministres.
C’est en véritable VRP que le ministre de la Promotion des investissements et du Secteur privé, Me Mamadou Gaoussou Diarra, a présenté le Mali et son potentiel. Avec les entreprises françaises, il a échangé sur les priorités du gouvernement malien dans les secteurs des infrastructures, de l’eau, de l’énergie, des mines et de l’agriculture. Le Mali abritera en 2016 un forum sur « Investir au Mali » et le Sommet Afrique-France. Notre envoyé spécial à Paris, s’est entretenu avec lui à l’issue de la rencontre.
Les Echos : M. le ministre, en marge de la visite d’Etat du président Ibrahim Boubacar Kéita, s’est tenue au siège du Medef à Paris une rencontre sur le secteur privé malien. Peut-on savoir les objectifs ?
Me Mamadou Gaoussou Diarra : Le 21 octobre dernier, mon département, en collaboration avec le Mouvement des entreprises de France communément appelé Medef International et Business France, a organisé une journée dédiée au secteur privé malien et français, au siège du Medef International à Paris, en marge de la Conférence sur le processus de développement du Mali.
Cette réunion, qui était placée sous la haute présidence de S. E. Ibrahim Boubacar Kéita, président de la République, chef de l’Etat, a enregistré plus de 320 participants venant de l’administration et du secteur privé maliens et français, ainsi que des partenaires techniques et financiers du Mali. Elle a été l’occasion de comprendre la situation sociopolitique, économique et financière du pays ; d’identifier les projets dans lesquels les entreprises françaises peuvent investir et de préciser les orientations, voir les réorientations stratégiques des institutions financières internationales et des banques de développement.
L’objectif de cette session était surtout d’assurer la promotion des investissements, notamment les investissements français dans les principaux secteurs-clés du développement socio-économique de notre pays ; à savoir : l’agriculture, l’agro-business, les infrastructures, l’énergie et les mines.
Les Echos : Peut-on dire que les objectifs ont été atteints ?
Me M. G. D. : Les travaux qui se sont déroulés sous forme de panels ont été un véritable succès à travers des débats de très haut niveau entre d’éminents experts nationaux et internationaux dans les domaines ci-dessus cités. Toute la journée, tous les problèmes et toutes les propositions de solutions pour la mise en valeur des potentialités économiques de notre pays ont été analysés afin d’assurer une véritable émergence de notre économie à moyen et longs termes.
Aussi les investisseurs français ont-ils été rassurés par la communication du gouvernement, du secteur privé et des autorités françaises relatives à l’évolution positive de la situation sécuritaire et des propositions de partenariats entre investisseurs maliens et investisseurs français. Je disais tout à l’heure qu’il y a avait plus de 320 participants aux travaux en panels et aux rencontres d’affaires à travers des séances de B to B, dont 125 représentants d’entreprises françaises.
Tous les partenaires de notre pays présents à la session ont apprécié l’initiative et la qualité des débats.
La présence du président de la République, chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita, accompagné d’une quinzaine de ministres, a contribué à rehausser l’éclat de la cérémonie et à donner plus d’assurance aux investisseurs potentiels notamment dans le domaine de la sécurisation des investissements.
Sans tomber dans l’auto-satisfecit, je crois en toute humilité, que les objectifs visés par la session du secteur privé ont été largement atteints. Cela est à mettre à l’actif de tous les acteurs concernés (gouvernement du Mali et ses différents partenaires), même si mon ministère qui a en charge de la Promotion des investissements et du Secteur privé, dans son rôle de département transversal, est au cœur du dispositif de relance économique.
C’est pour moi l’occasion de remercier le Patronat malien, la Chambre de commerce et d’industrie et tous les opérateurs économiques qui, à notre demande, se sont mobilisés pour se rendre à Paris à leurs frais. Je pense que c’est le signe de leur disponibilité certes, mais aussi d’une certaine complicité nécessaire entre acteurs publics et privés pour que le secteur privé puisse s’épanouir et jouer pleinement son rôle de moteur de la croissance économique.
Les Echos : En plus des discussions, des contrats ont été signés entre des investisseurs et des entreprises et l’Etat malien. A quoi devrions-nous nous attendre dans les jours à venir ?
Me M. G. D. : Pour encourager davantage le développement de la dynamique partenariale, il a été procédé à la signature de 2 conventions entre le gouvernement et des entreprises françaises et 1 contrat entre une entreprise française et une entreprise malienne. Il s’agit de :
– la convention entre le gouvernement et la société Akuo Kita Solar relative à la concession pour la construction et l’exploitation de la centrale solaire photovoltaïque en BOT à Kita ;
– la convention entre le gouvernement et la société Oberthur Technologies relative à la mise en place d’un système de délivrance de passeports biométriques ;
– le contrat entre la société Kama-SA (Mali) et la société Contirep (France) relative à la construction d’unité de réparation de transformateurs électriques.
Dans les jours à venir, il y aura, entre autres :
– l’augmentation de l’offre d’électricité notamment à Kita et la société Akuo Kita énergie s’est engagée à implanter une centrale solaire à Gao, un engagement soutenu par la partie française.
– la sécurisation et la diligence de la délivrance des passeports ;
– le renforcement du partenariat public/privé entre le gouvernement du Mali et des entreprises françaises et des relations d’affaires entre les entreprises françaises et maliennes.
Ceci se traduira à moyen et long termes par des créations d’emplois et de valeur ajoutée. Toutes choses dont a besoin notre pays au sortir de la crise multidimensionnelle qu’il a connue.
Les Echos : Quelles peuvent être pour votre département, les retombées de Paris ?
Me M. G. D. : Il faut plutôt élargir les retombées au-delà de mon seul département, l’amplifier à l’ensemble du pays, c’est surtout la confiance retrouvée, celle qu’accorde désormais le monde des affaires français à notre pays. Cette confiance est capitale pour l’accroissement des investissements français dans notre pays. Ce sur quoi je voudrais insister c’est que Paris constitue une étape dans la promotion économique du Mali. Mon département travaillera à ce que cette dynamique de confiance et de partenariat entre investisseurs français et maliens donne lieu à des projets qui seront promus et réalisés dans les secteurs-clés du développement économique de notre pays. Le message était de dire aux Français que le Mali pacifié était de retour et qu’il y a une place à occuper.
Les Echos : Qu’est-ce qui sera fait à brève échéance pour consolider les acquis ?
Me M. G. D. : A court terme, nous allons nous atteler à la mise en œuvre rapide des recommandations et à leur suivi. Nous travaillerons aussi au renforcement de la dynamique partenariale à travers notamment l’organisation et la réception au Mali d’une mission de chefs d’entreprises françaises. Nous mettrons également l’accent sur la consolidation des acquis de la session du secteur privé de Paris à travers l’organisation du forum « Investir au Mali », prévu en septembre 2016 à Bamako.
Déjà, beaucoup de nos partenaires ont manifesté un intérêt pour cet événement à venir. Mon Département veillera particulièrement à l’amélioration du climat des affaires afin que notre pays puisse renforcer davantage sa position en matière d’attraction des investisseurs. Dans ce cadre, les recommandations issues des trois panels (agriculture/agro-business, infrastructures, énergie/mines) feront l’objet d’une feuille de route dont la mise en œuvre et le suivi seront assurés respectivement par les départements ministériels et une commission mixte Etat/secteur privé sera créée à cet effet.
Propos recueillis, à Paris, par
Alexis Kalambry
Source: lesechos