La procédure de dissolution engagée par le contentieux général de l’Etat contre le Parti Solidarité Africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) en instance devant le tribunal de la commune I a été renvoyée au 8 avril 2024. Cette audience initialement fixée 18 mars 2024 est reportée pour la 4è fois.
Dans ces procès, le parti SADI est défendu par 4 éminents avocats, à savoir : Me Mariam DIAWARA, Me Kassoum Boubacar TAPO, Me Mamadou CAMARA, et Me Boubacar MALLE.
«Le contentieux de l’Etat a demandé le renvoi de l’audience pour examiner nos conclusions afin de faire des observations. Pour ce procès, nous avons fait trois conclusions. Il y a les conclusions de Me Mariam DIAWARA, de Boubacar MALLE, et il y a mes conclusions avec celles de Me CAMARA qu’on a fusionné. Chacun a pris une partie de la problématique. Eux, ils ont demandé un renvoi pour observations. Quand ils vont venir avec leurs observations, nous on préféra qu’il y ait des débats publics. Parce que, si on met en délibéré ce procès en catimini, ce n’est pas bon», a prévenue Me Kassoum Boubacar TAPO.
Selon lui, la prochaine audience, à savoir celle du 8 avril prochaine, sera l’occasion pour la Défense de récupérer les écritures de la partie adverse.
«A partir du 8 avril, nous allons demander une date pour l’audience qui sera consacrée aux débats contradictoires en public», a-t-il précisé.
D’ores et déjà, Me Kassoum Boubacar TAPO se montre confiant avant la date de l’audience.
«Dans leur assignation, on se rend compte qu’il n’y a rien de consistant et les articles qu’ils visent ne sont pas pertinents. En quoi le parti SADI a violé l’article 39 de la Nouvelle constituion ? En quoi le parti SADI a violé l’article 48 de la charte des partis ? », s’est interrogé Me TAPO qui trouve que là c’est un test pour tenter de museler les partis politiques.
«Si ça passe, le parti SADI n’est pas le seul dans le collimateur. Pour les associations, ils peuvent dissoudre ça comme ils veulent ; mais pour les partis politiques, la loi prévoit que c’est le juge qui doit prendre la décision», a-t-il fait savoir.
L’assignation à la justice pour dissolution a été déclenchée par le contentieux général de l’Etat. Elle fait suite aux déclarations de l’opposant politique, Oumar MARIKO, en exil depuis mai 2022, concernant la reprise des hostilités entre l’armée malienne et les groupes armés signataires de l’accord d’Alger retombés dans la rébellion contre l’Etat central.
Depuis son pays d’exil, Oumar Mariko justifie les raisons de cette assignation en justice. Selon lui, le parti SADI est visé par les autorités parce qu’il n’a pas accepté de suivre les militaires.
« On doit faire profil bas à cause des menaces et des atteintes à la liberté d’expression.», a déclaré Oumar MARIKO.
Malgré la procédure de justice engagée contre son parti, Oumar Mariko estime que le parti conservera sa ligne politique et idéologique.
La procédure de dissolution engagée par le contentieux général de l’Etat contre le parti SADI est vue d’un mauvais œil au sein de la classe politique.
L’ancien premier ministre, Moussa MARA, déplore « la restriction et autres atteintes à la liberté d’opinion ».
Pour lui, les actions de dissolution à l’encontre des partis politiques du faite d’émission d’opinions divergente et contradictoire doivent être acceptées par les autorités de la transition.
Par Abdoulaye OUATTARA