Sans prétention, encore moins par forfanterie, tout en pesant mes mots ou même tout en les cherchant; je voudrais respectueusement dire aux autorités françaises que c’est du côté du Mali seul que la présence militaire française pose problème à une partie de son opinion.
Ceci n’est donc pas d’un commun partage avec les opinions de tous les pays membres du G5 Sahel .
Du reste Barkhane et sa mission n’ont t- elles pas précédé le G5 Sahel ?
Et surtout, mais vraiment, je voudrais respectueusement vous dire que le malaise de Bamako vous est parvenu sous un prisme déformant.
Car il s’agit moins de la présence militaire française sur nos sols que l’ambiguïté reprochée à l’action politique du gouvernement français au sujet de Kidal par les missions militaires Serval et Barkhane interposées .
À la minute, que dis-je, à la seconde où la France par le retrait de sa protection à la CMA, permettra aux pouvoirs publics maliens, l’État malien de prendre pied à Kidal, vous verrez que le malentendu, le seul malentendu qui existe avec cette opinion publique malienne sera très très très vite dissipé.
Monsieur le Président Macron, il n’y a aucun problème entre les deux peuples.
Aucun français, je dis bien aucun français, n’a jusqu’ici été pris pour cible dans le cadre de cette manifestation bruyante mais pacifique.
Attention donc à ne pas se tromper de paradigme.
Mais si votre conviction est que l’intérêt de la France et de L’Europe réside dans le départ desdits soldats de nos contrées, alors retirez-vous.
Nous ferons dignement face à notre destin.
Cependant, je regrette que sur la question, l’émotion soit devenue Hélène en lieu et place de l’analyse logique de la situation.
Je regrette aussi le ton comminatoire par lequel nos chefs sont convoqués à Pau ce 14 Décembre pour aller s’entendre interpeller.
Sachons raison garder de part et d’autre.
Me Boubacar Karamoko Coulibaly