À 27 ans seulement, il a fait une percée remarquable. Issu d’une famille de griots, le jeune artiste malien M’Bouillé Koité a remporté le 9 novembre le prix Découvertes RFI 2017. Sa voix mélodieuse et le son mélancolique de sa guitare ont pesé dans la balance. Il revit son parcours pour Journal du Mali.
Journal du Mali : Comment êtes-vous venu dans la musique ?
M’Bouillé Koïté : J’ai grandi dans la grande famille Koité, dans une atmosphère musicale, avec le frère de mon père, Habib Koité. Il jouait à la maison. J’étais d’abord footballeur au Centre Salif Keita. En 2008, je suis entré à l’Institut National des Arts et le destin m’a mis sur le chemin de la musique.
Que représente le prix Découvertes pour vous ?
Je rêve de ce prix depuis 1993, quand mon Tonton Habib Koité l’a reçu. J’étais petit mais je m’en souviens. Il y avait des journalistes pour l’interviewer et des photos de RFI partout. C’est une chance pour moi d’exposer mon savoir, de montrer mon talent et de rencontrer d’autres artistes. Je suis content et fier d’avoir obtenu ce prix.
Quelles sont les opportunités qui s’offrent aujourd’hui à vous ?
Déjà, je serai connu internationalement. On saura qu’il y a un jeune artiste malien qui est le lauréat 2017. Il y aura une tournée en Afrique et un concert à Paris. RFI, ce n’est pas une petite boite. Ils m’ont fait confiance et, d’après mon père, la confiance, ça s’achète. Je ferai tout pour honorer ce prix.
Qu’est-ce qui vous a permis de l’emporter sur une dizaine d’artistes ?
Pour moi, ce n’est pas un concours. Je n’ai pas cette philosophie. Je pense que c’est le mélange entre ma voix et ma musique, tradi-moderne. J’ai une façon originale de chanter. J’ai voulu aussi montrer au monde qu’en Afrique il y avait des artistes, des jeunes, qui ont du talent. Ce n’est pas moi qui ait gagné ce prix, ni le Mali, c’est toute l’Afrique. J’espère rencontrer d’autres artistes qui auront ce prix.
Pouvez-vous parler de votre prochain album ?
Ce sera un album live. On ira en studio et on jouera en même temps, on fera les arrangements. On aura besoin pour ce faire de nos doyens et tontons, comme Salif Keita, Cheick Tidiane Seck et Habib Koité pour nous corriger et nous orienter. Je suis jeune et je dois encore apprendre. Déjà j’ai six titres qui sont terminés. Je parle d’amour entre une mère et son fils, des guerres qui frappent ce pauvre monde. C’est vraiment pour bientôt.
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