Samedi 26 janvier 2019, le siège de la Centrale Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM), a abrité la conférence de presse de la Section syndicale des Surveillants de Prison du Mali. Objectif : demander l’adoption des décrets relatifs à la liste des primes et indemnité, leur taux, les conditions et les modalités de leur octroi conformément aux articles 66,148 et 149 de la loi n°2016-031 du 7 juillet 2016, l’application intégrale de cette loi et le rattachement du corps des surveillants de prison au ministère de la Sécurité et de la Protection civile.
L’évènement était placé sous la présidence du secrétaire général de la Section syndicale des Surveillants de Prison du Mali (SSSP), lieutenant Daouda Konaté, en présence de son secrétaire administratif, Abdoul Karim Traoré.
Dès à l’entame de ses propos, le Lieutenant Daouda Konaté a déclaré que , fatigués des traitements d’injustices et de négligences gouvernementales, ils ont voulu se faire entendre le samedi 26 janvier 2019 dernier avant le déclenchement d’autres mesures syndicales qui pourront être coûteuses à l’État du Mali. Ensuite, le secrétaire Konaté a pointé du doigt l’application et l’adoption des décrets relatifs à la liste des primes et indemnités, leur taux ainsi que les conditions et modalités de leur octroi conformément aux articles 66, 148 et 149 de la loi n°2016-031 du 7 juillet 2016 portant statut des fonctionnaires du cadre de la surveillance des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée. Aussi, précise-t-il que le deuxième point qui concerne le rattachement des fonctionnaires du cadre de la surveillance des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée au ministère de la Sécurité et de la Protection civile. Ce, dans un délai raisonnable pour éviter la prise de toute autre mesure syndicale. Selon le syndicaliste Konaté, malgré l’adoption de la loi ci-dessus, des satisfactions sont loin d’être obtenues par l’ensemble des surveillants de prison du Mali en termes de traitements d’indemnités et de primes. Car, dit-il, le gouvernement refuse d’honorer sa responsabilité à travers l’application de la présente loi. « Nous informons l’opinion nationale et internationale qu’à la date d’aujourd’hui, les surveillants de prison du Mali travaillent sans primes ni indemnités. C’est pourquoi, nous demandons au gouvernement de nous mettre dans nos droits en nous accordant les primes et indemnités liées à notre fonction », a-t-il expliqué avant d’évoquer : « Nous sommes ouverts aux dialogues, nous voulons d’abord informer les citoyens et les autorités concernées de ce qui se passe avant d’agir autrement ».
Pour expliquer la teneur de l’article 148 de la présente loi, M. Konaté dira que la liste des primes et indemnité du corps des surveillants de prison, leur taux, ainsi que les conditions et modalités de leur octroi sont déterminées par des décrets pris en Conseil des ministres. Acte qu’ont longuement attendu les travailleurs. Or, dit-il, que les primes et indemnités dont bénéficiaient les surveillants de prison ont été aussi retirées de leur traitement croyant qu’ils allaient en bénéficier avec la présente loi qui n’est nullement le cas pour l’instant. À en croire le lieutenant, conformément aux dispositions de l’article 145 de ladite loi n°2016-031, la rémunération du fonctionnaire du cadre de la surveillance des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée comprend le traitement indiciaire, les prestations familiales et les primes et indemnités dont les surveillants de prison attendent impatiemment.
Le lieutenant Konaté confie aussi que le ministère de la Justice dont ils relèvent aujourd’hui n’arrive même pas à compléter l’effectif critique des fonctionnaires du cadre de la surveillance des services pénitentiaires et de l’éducation surveillée à forte raison de répondre à leurs différentes préoccupations. Cela s’explique selon lui, par le fait qu’ils sont gérés par les magistrats qui ne connaissent pas le domaine des surveillants de prison. Laquelle insuffisance d’effectif, constitue une source d’épuisement et d’inefficacité des agents qui a été aussi à l’origine de certaines évasions telle que celle de Ségou, de Ouéléssebougou et de Kangaba.
Avant de terminer, il a sollicité au gouvernement, le rattachement de la corporation des fonctionnaires surveillants de prison au ministère de la Sécurité et de la Protection civile. « Au-delà de ces revendications salariales, les surveillants ont besoin d’être équipés, formés. Car, si ce n’est pas l’arrivée de la MINUSMA, on ne connaissait pas de formations. Ces surveillants de prison ne sont pas suffisamment armés et dotés des équipements pouvant leur permettre de travailler confortablement », annonce-t-il, puis de poursuivre : « en un mot, on a besoin de tout, car, tout nous manque aujourd’hui », a-t-il conclu.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays