Deux candidats à la présidentielle du 22 juin dénoncent les nombreuses nominations constatées ces derniers temps lors du Conseil des ministres hebdomadaire. Selon l’ancien Premier ministre Sidi Mohamed ould Boubacar et Mohamed ould Maouloud, elles visent à corrompre les chefs de tribus et les chefs de clans.
Soutenu par une coalition de partis guidés par les islamistes de Tawassoul, l’ancien Premier ministre Sidi Mohamed ould Boubacar a été le premier à avoir dénoncé les promotions de fonctionnaires à des postes de responsabilités décidées par décret à l’issue des sessions hebdomadaires du gouvernement.
Ces nominations sont également dénoncées par Mohamed ould Maouloud, le candidat de la coalition des Forces pour le changement démocratique. « Le Conseil des ministres passe le plus clair de son temps à faire des dizaines de nominations qui n’ont aucun intérêt à la veille des élections, explique-t-il. C’est une tentative de corrompre des communautés, des tribus, des grands électeurs. C’est absolument scandaleux et c’est une honte. »
Tous les candidats de l’opposition avaient demandé au gouvernement, en février dernier, de suspendre les promotions non essentielles de fonctionnaires et d’agents de l’État durant la période électorale.
« Dans la plate-forme que nous avons présentée en février, nous avons précisément demandé qu’on arrête ce genre de nominations, souligne Mohamed ould Maouloud. D’ailleurs, c’est puni par la loi. »
À la primature, on affirme que les mesures individuelles prises en Conseil des ministres sont conformes à la loi et relèvent du fonctionnement classique de l’administration mauritanienne.
RFI