En Mauritanie, alors que les 98 partis politiques en lice pour les législatives et locales du mois prochain poursuivent leur campagne, l’éventualité d’un troisième mandat pour le président Mohamed Ould Abdel Aziz s’est invitée dans le débat le 24 août dernier lors d’un rassemblement dans le sud du pays.
Lors d’un rassemblement présidé par le chef de l’Etat à Rosso, dans le sud de la Mauritanie, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a à nouveau fait référence à un troisième mandat. Il a demandé à la population de voter massivement aux législatives pour son parti, l’Union pour la République (UPR), avec en ligne de mire la présidentielle d’avril 2019.
« Voter pour ce parti, c’est voter pour la poursuite des projets et programmes de développement en cours, a-t-il déclaré. Ceux qui parlent souvent de troisième mandat doivent d’abord gagner les législatives et permettre à l’UPR d’obtenir une majorité écrasante au Parlement. Cette majorité est indispensable pour continuer la réalisation de nos projets ».
Colère de l’opposition
Selon la Constitution mauritanienne, le président actuel devra quitter le pouvoir en avril 2019 au terme de son dernier mandat de cinq ans. La dernière déclaration du chef de l’Etat a donc suscité la colère et l’indignation du président du Front national pour la démocratie et l’unité (FNDU), le forum qui regroupe huit partis d’opposition, Mohamed Ould Maouloud.
« C’est le président lui-même qui évoque un troisième mandat et qui laisse entendre que le peuple veut un troisième mandat alors que ce sont lui et ses ministres qui passent leur temps à évoquer cela », se plaint-il.
Pour Mohamed Ould Maouloud, l’opposition mauritanienne n’entend pas se laisser faire face aux intentions du chef de l’Etat. « L’opposition est unie et décidée à ne pas accepter que lors du prochain scrutin, on fasse tort à notre peuple en dévoyant ses voix, en essayant de confisquer sa volonté et de toutes façons, nous ne laisserons pas faire », martèle le président du FNDU.
RFI