La Coordination de l’opposition démocratique (COD), une coalition de partis d’opposition mauritaniens qui ont boycotté les législatives et municipales du 23 novembre, a demandé lundi l’annulation de ces scrutins qui vont donner « une Assemblée nationale illégitime ».
« La COD considère que ces élections sont nulles et demande l’annulation pure et simple » de ces scrutins dont les résultats définitifs ne sont pas encore rendus publics, indique un communiqué transmis à l’AFP.
Elle appelle les « acteurs politiques du pays à oeuvrer pour discuter et arrêter des conditions consensuelles permettant de sortir le pays de l’impasse politique actuelle ».
Dix des onze partis qui forment le COD ont boycotté, à l’exception des islamistes du parti Tewassoul, les élections du 23 novembre organisées, selon elle, « unilatéralement » par le pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Le COD estime que « ces élections n’apportent aucune solution à la crise politique que traverse le pays. Cette crise ira en s’aggravant à cause de l’avènement d’une Assemblée nationale contestée et donc illégitime et d’une représentativité parlementaire en net recul ».
Selon elle, « le déroulement de ces élections a confirmé toutes les appréhensions » de la COD, « aucune garantie de transparence n’a existé » et la commission électorale « s’est avérée assujettie au pouvoir ».
Cinq partis d’opposition ayant participé à ces élections ont critiqué ces derniers jours cette commission pour le retard dans la publication des résultats et dénoncé une absence de transparence dans le décompte des voix.
Selon des résultats officiels partiels publiés dimanche, le parti au pouvoir en Mauritanie était toujours en tête de ces élections, avec au moins le quart des députés et le tiers des communes, et était suivi de loin par les islamistes de Tewassoul.
Des experts électoraux estiment que les délais de recours étant de huit jours et les bulletins confectionnés à l’étranger, la date du second tour le 7 décembre sera matériellement difficile à tenir.
Le score de Tewassoul est le principal enjeu de ces élections auxquelles étaient appelés quelque 1,2 million d’électeurs.
La commission électorale avait annoncé vendredi que le taux de participation était de 75%, un « record » en Mauritanie, où la participation s’était élevée à 64,58% lors de la présidentielle de juillet 2009 et à 73% aux législatives et municipales de 2006.