Cette nouvelle situation se situe dans un contexte historique qui tend à occulter délibérément les accords signés sous la présidence de Modibo Keïta, pour délimiter les frontières entre le Mali et la Mauritanie, dans un esprit de coopération régionale. Ces accords visaient à stabiliser les relations bilatérales dans un contexte postindépendance marqué par des tensions frontalières dans toute l’Afrique. En tant que ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Mossa Ag Attaher s’est montré alerte et sensible à tout ce qui touche la vie de ses compatriotes installés à l’extérieur. C’est ainsi qu’il a pris les devants et les menées avec coudées franches pour se fendre d’un communiqué dans ce sens.
Dans ce communiqué, il fait savoir à l’opinion nationale que “depuis quelques jours circulent dans certains médias des informations relatives à la situation de nos compatriotes vivant en Mauritanie”. Pour lever tout doute sur la réalité de cette tension à notre frontière avec la Mauritanie et étayer les faits, le communiqué indique que : “Depuis le 2 mars 2025, il nous a été signalé l’arrivée de plusieurs de nos compatriotes au poste frontalier de Gogui en provenance de la Mauritanie”. Par cette révélation, il importe de prendre au sérieux les informations émanant de la frontière commune au poste de Gogui. D’où la prompte réaction du ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine, Mossa Ag Attaher, qui a immédiatement dépêché une mission sur place. Au travers de cette mission, conduite par le Délégué général des Maliens de l’Extérieur, son département manifeste son soutien actif en appui financier et dons de matériels d’urgence. En apportant ainsi les premiers secours aux refoulés chez eux, en territoire malien où les arrivants ont été bien accueillis, Mossa Ag Attaher a laissé parler la fibre patriotique qui permet de mettre sous observations et surveillance les relations tendues entre le Mali et la Mauritanie. Ni la Cedeao où les deux pays ne sont plus membres, ni l’Union africaine empêtrée dans des difficultés financières ne pourraient intervenir pour éviter une escalade, si les autorités politiques des deux pays décidaient de jouer prépondérant dans la gestion du tracé frontalier. Et même si toute tentative de récupération de territoire par la force pourrait entraîner des répercussions internationales, notamment des sanctions ou une intervention diplomatique pour rétablir la paix, il n’en demeure pas moins que les mécanismes de résolution des conflits existent pour la médiation ou l’arbitrage international. Des options privilégiées pour éviter un conflit armé sans alternative de solutions pacifiques.
Ce qui est d’autant plus constatable que les Nations Unies, à travers leurs agences comme le Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR) et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), ont exprimé des préoccupations importantes concernant les expulsions de migrants maliens depuis la Mauritanie. Les deux pays qui partagent des liens historiques multiséculaires fondés sur l’appartenance commune à une même aire géographique ne s’estiment plus du même sentiment de fraternité et d’amitié qui les identifiait. Selon le même communiqué du Ministère des Maliens établis à l’Extérieur et de l’intégration africaine, «les populations de nos deux pays frères ont de tout temps vécu ensemble en parfaite harmonie. De même, de fortes communautés maliennes et mauritaniennes vivent de part et d’autre des deux frontières».
Situation de précarité
Mais à force de nier cette réalité des temps immémoriaux, les autorités Mauritaniennes ont poussé le bouchon à bout, faisant sortir le ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration Africaine de ses gonds. Toutefois, il tient à rassurer les populations que la situation de précarité provoquée que vivent nos compatriotes à la frontière mauritanienne fait déjà l’objet d’une prise en charge par les autorités maliennes et mauritaniennes. Aussi, il appelle au calme et invite à ne pas céder aux provocations en jetant de l’huile sur le feu, notamment nous les médias et autres vidéastes chroniqueurs dont l’un d’eux a appelé à manifester ce lundi à10 heures devant les grilles de l’ambassade de Mauritanie au Mali pour protester contre ces expulsions qui concernent aussi d’autres nationalités comme les ressortissants sénégalais habitués de ces pogroms qui avaient conduit à la guerre entre les deux pays en avril 1989.
Sur un autre registre, appelant tous les acteurs à œuvrer au calme et à l’apaisement, le ministre rappelle que «le Gouvernement du Mali accorde une importance particulière à la sécurité, à la protection et à l’assistance de l’ensemble de nos compatriotes qui vivent à l’extérieur». Il a aussi insisté sur le caractère bilatéral des relations maliano-mauritaniennes, pour dire que la situation des Maliens établis en Mauritanie bénéficie de la même attention et du même intérêt des deux côtés. Et c’est dans ce cadre qu’il s’est rendu à Nouakchott, porteur d’un message du Chef de l’État, Général d’Armée Assimi Goïta, auprès du président mauritanien, Mohamed El Ghazouani, pour discuter, entre autres sujets au cours de cette visite : du lancement d’une opération spéciale de délivrance de cartes de résidence aux Maliens établis en Mauritanie avec exemption de paiement de frais ; de la mise en place d’un cadre d’échange permanent entre l’Ambassadeur et les services des ministères mauritaniens concernés (Affaires étrangères, Intérieur) ; de l’implication de l’Ambassade du Mali à Nouakchott pour une large adhésion des Maliens au nouveau processus de régularisation des étrangers.
Défis liés à la migration
Pour information, les autorités mauritaniennes ont récemment renvoyé plus de 200 ressortissants maliens à la frontière. Ces expulsions ont suscité des préoccupations concernant les conditions dans lesquelles elles ont été effectuées. Les rapports indiquent que ces personnes ont été renvoyées dans des circonstances jugées inhumaines, enfermées sans nourriture, ni accès aux toilettes, ni à l’eau ou un abri sûr. Cette situation met en lumière les défis persistants liés à la migration et aux politiques d’émigration dans la région. Des préoccupations humanitaires justifiées par le HCR qui souligne les risques auxquels ces migrants sont exposés, notamment en raison de l’instabilité sécuritaire dans certaines zones frontalières et appelle à des solutions respectueuses des droits humains pour éviter que ces personnes ne soient mises en danger. Les gouvernements des deux pays sont appelés à collaborer pour garantir un traitement digne et respectueux des droits humains pour tous les migrants. Une question assez complexe pour reposer que sur plusieurs Maliens pris pour victimes innocentes ou cibles visées par la diplomatie stratégique de l’Otan et de l’Union Européenne dans l’espace sahélien. Certains pays, comme le Sénégal, ont refusé d’accueillir des migrants expulsés qui ne sont pas leurs ressortissants, ce qui complique davantage la situation. D’autres pays de la région surveillent de près les développements, car cela pourrait avoir des répercussions sur leurs propres politiques migratoires. Cette situation met en lumière les tensions entre les politiques migratoires locales et les attentes internationales.
À travers leurs réactions, les autorités maliennes et mauritaniennes mettent en lumière les tensions persistantes, mais aussi des efforts pour apaiser la situation. Côté mauritanien, les autorités ont exprimé leur mécontentement face à des incidents à la frontière, notamment des accusations d’exactions commises par des forces maliennes et des groupes armés associés. Le gouvernement mauritanien a convoqué l’ambassadeur malien pour exiger des mesures immédiates afin de sécuriser la frontière et protéger les civils. Côté malien, les autorités maliennes ont réaffirmé leur engagement à défendre leur territoire tout en appelant à un dialogue constructif avec la Mauritanie. Une délégation malienne s’est rendue à Nouakchott pour discuter de ces tensions et renforcer la coopération bilatérale. Ces échanges diplomatiques visent à éviter une escalade et à trouver des solutions durables pour garantir la sécurité et la stabilité dans la région. Si les tensions entre la Mauritanie et le Mali semblent découler de plusieurs facteurs complexes, notamment des incidents frontaliers et des accusations mutuelles. Voici des faits qui n’ont pas été commis par les forces maliennes pour être rapportés sans biais diplomatique. Ces incidents ont provoqué l’indignation dans les deux pays qui font face à des défis sécuritaires communs, notamment la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Cependant, ces différends bilatéraux risquent de détourner l’attention de ces enjeux plus larges. Car le Mali accuse la Mauritanie de soutenir certains groupes armés ou séparatistes, tandis que la Mauritanie rejette ces accusations et affirme défendre ses citoyens contre toute menace.
En conclusion, il faut noter l’attention particulière accordée à nos compatriotes de la diaspora, plus particulièrement en Mauritanie, pays voisin dont il faut se méfier à cause de ses accointances avec les réseaux clandestins de trafics d’humains, de drogue et de levée de troupes armées terroristes qui prolifèrent dans le Sahel et le Sahara et les villes côtières du Continent africain. Une vigilance maximale sous le leadership particulièrement renforcée du Général d’Armée Assimi Goïta, qui, selon le ministre Mossa Ag Attaher, a insisté au point 7 de sa lettre de cadrage adressée au Gouvernement, sur la protection des Maliens établis à l’extérieur à renforcer. Le ministre M. Mossa Ag Attaher dit suivre avec une attention partagée l’évolution de la situation sur le terrain et déclare se faire un devoir de prendre toutes les mesures nécessaires au renforcement de la protection de nos compatriotes.
Khaly-Moustapha LEYE
Source: L’Aube