Ils sont peuls, touaregs ou arabes et viennent tous du Mali. Certains fuyant les violences des groupes jihadistes, d’autres celles de l’armée malienne. Depuis 2012, ce sont près de 60 000 réfugiés qui ont élu domicile dans le camp de Mbera, en Mauritanie.
« Nous allons relever sept données biométriques, ce qui nous garantit demain que quiconque ne peut plus se présenter sous cette identité. » Ici, nous sommes au centre d’enregistrement du HCR, le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies. Passage obligé pour tout demandeur d’asile.
Ses empreintes digitales, Hamady Ba, 40 ans, les a données il y a quatre ans déjà. Il a fui les persécutions contre les peuls au Mali. « J’ai vu des exactions de la part de l’armée, raconte-t-il. Ils rentraient dans notre village, prenaient des gens, les attachaient, et les frappaient. C’est pour ça que j’ai fui. »
Zeïna, elle, est arrivée il y a quatre mois à peine. À dos de mulet, pour fuir les jihadistes. Et il n’est pas question de repartir. « On a vraiment essayé de supporter cette situation, mais c’était trop. J’ai décidé de prendre mes enfants pour arrêter d’entendre le bruit des armes, confie-t-elle. J’ai été obligé de fuir, mais je ne supportais vraiment plus cette situation. »
Sous sa tente bien tenue, mais rudimentaire, Sidi Mohamed est un habitué du camp. En 1991 déjà, il avait trouvé refuge ici. À 70 ans, il a encore de l’espoir. « Chaque prière que je fais, je prie Dieu pour que la paix revienne au Mali et dans le monde. En dehors de tout ça, on veut juste vivre avec dignité », dit-il.
Le mois dernier, environ 300 réfugiés ont décidé de retourner tenter leur chance au Mali. Contre l’avis du HCR, qui estime que la situation n’est pas prête à se stabiliser
RFI