En 2018, les prévisions annuelles de la direction générale des impôts étaient de 845,602 milliards de F CFA pour une mobilisation au 31 décembre de 632,635 milliards de F CFA, soit un taux de réalisation négatif de 74,81 %. En octobre de la même année, Mathias Konaté est appelé à la rescousse pour redresser la barre. Le nouveau directeur général des impôts, qui n’est autre que l’actuel, le fit bien, et si bien que le Trésor public a encaissé à la fin 2022 plus de 992 milliards au titre des recettes fiscales. Visiblement très satisfait, le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Touré adresse une lettre de félicitation à son cadre pour cette immense performance qui est une grande bouffée d’oxygène pour les caisses de l’Etat et qui maintient le pays débout. Déjà en 2021, le président de la Transition, chef de l’Etat, colonel Assimi Goïta, avait élevé Mathias Konaté au grade de chevalier de l’Ordre national du Mali pour services rendus à la nation notamment dans l’atteinte des objectifs de recettes fiscales.
Cependant, Mathias Konaté n’est pas au bout de ses peines et est condamné à redoubler d’effort pour se maintenir au sommet. En effet, pour l’exercice 2023, les prévisions de recettes s’élèvent à 1166, 77 milliards de F CFA contre 986,940 milliards de F CFA en 2022. Mais, les observateurs avertis et les spécialistes du domaine jugent Mathias largement capable de relever ce défi, malgré la vente illicite de vignettes-automobiles constatée sur le terrain par les services de lutte contre la fraude et les trafics illicites.
Les félicitations du chef !
Il y a des mots, des phrases et des chiffres qui mettent du baume au cœur d’un cadre ou d’un agent, à l’image de cette lettre de félicitation du ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou au directeur général des Impôts, Mathias Konaté. Ainsi libellé : “L’examen du tableau définitif produit le 31 décembre 2022 par la direction nationale du trésor et de la comptabilité publique relativement aux encaissements et recouvrements de recettes budgétaires effectués au titre de l’exercice 2022 m’a permis de constater, avec une réelle satisfaction, que la direction générale des impôts a réalisé, sous votre leadership, un montant de 992,436 milliards de FCFA sur votre objectif assigné de 986,940 milliards de F CFA. Il en résulte un taux de réalisation de plus de 101 % et un excédent de 5,496 milliards de F CFA.
Je saisis cette occasion pour vous adresser mes sincères félicitations. Je joins à ce témoignage du mérite l’ensemble des responsables et agents des différents services relevant de la direction générale des impôts.
Je voudrais également vous exhorter à persévérer dans cette voie qui, du reste, est la seule à permettre le financement pérenne et durable des nombreuses et ambitieuses politiques publiques initiées par le gouvernement et de relever les nombreux défis de l’heure”.
La correspondance date du 2 mars 2023 et dénote de la reconnaissance des mérites de son destinataire et surtout des espoirs que l’émetteur fonde sur lui.
Cet acte du ministre Sanou est d’autant plus justifié que depuis que Mathias est arrivé à la tête de la DGI il y 5 ans, les recettes vont crescendo d’année en année.
Comment Mathias Konaté s’y est-il pris pour en arriver là ?
Nommé par le conseil des ministres du vendredi 5 octobre 2018 dans un contexte de dégringolade des recettes fiscales, Mathias Konaté a tout simplement mis en place un plan stratégique (PS) 2019-2021. Les activités réalisées par la direction générale des impôts en 2019 s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de ce document.
Le plan stratégique 2019-2021 de la DGI venait marquer une rupture avec le plan intérimaire de 2018 en ce sens qu’une nouvelle vision a été retenue qui s’énonce comme suit : “La DGI est une administration publique performante offrant la meilleure qualité de services”
Les Orientations stratégiques retenues dans ce plan étaient au nombre de quatre (4) : Contribuer à l’amélioration des recettes budgétaires par un élargissement de l’assiette fiscale ; favoriser un environnement propice au civisme fiscal ; renforcer le professionnalisme des agents comme étant un préalable à la performance ; et poursuivre l’application des règles de bonne gouvernance.
On enfile les records !
C’est en appliquant ces orientations stratégiques que la DGI est parvenue aux résultats que l’on sait, résultats atteints grâce au leadership du directeur général Mathias Konaté et aux efforts d’une équipe dynamique et compétente. Et pour cause :
Au 31 décembre 2019, la DGI a globalement recouvré un montant de 919,455 milliards de F CFA pour un objectif annuel de 910,7 milliards, soit un taux de réalisation de 100,96 % contre 845,602 milliards de F CFA pour l’exercice budgétaire 2018. Soit un accroissement absolu de 65,098 milliards de F CFA et de 7,7 % en valeur relative.
En 2020, la direction générale des impôts a encore réalisé une belle performance malgré les difficultés liées à la pandémie de la Covid-19. Sur une prévision de 914,125 milliards, elle a réalisé 921 milliards 148 millions de FCFA, soit un taux de réalisation de plus de 101 %.
86 % de ces résultats ont été réalisés par la direction des grandes entreprises (DGE), 5 % par la direction des moyennes entreprises et le reste par les différents Centres des impôts du district et des différentes directions régionales. D’ailleurs, cette année-là, réputé gros travailleur, sérieux et disponible le directeur général des Impôts avait été désigné parmi les 50 personnalités par le Baromètre (instrument de veille citoyenne).
En fin décembre 2021, la DGI a réalisé 989,072 milliards de FCFA sur un objectif annuel de 987,122 milliards de F CFA, soit un taux de réalisation de 100,2 % et un écart absolu positif de 1,950 milliard de F CFA. Ces réalisations sont supérieures à celles de l’année 2020 de près de 68 milliards de FCFA.
Enfin, en 2022, sur un objectif annuel révisé de 986,940 milliards de F CFA, la direction générale des impôts a réussi à mobiliser 995,745 milliards de F CFA (chiffre interne). Ce qui représente un taux de réalisation de 100,89% et un écart absolu positif de 8,805 milliards de F CFA. Cet exploit est d’autant plus remarquable, qu’il a été réalisé dans un contexte particulièrement difficile.
En plus de la crise sécuritaire et les effets toujours présents de la crise sanitaire liée à la Covid-19, l’économie malienne a été davantage corsetée par les sanctions imposées au pays par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) auxquelles s’est greffée la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui a engendré une crise économique mondiale. Ces facteurs avaient amené la DGI à revoir à la baisse ses prévisions qui ont été ramenées à 986,940 milliards de F CFA dans la loi de finances rectificative de 2022 alors que la structure tablait initialement sur un peu plus de 1061 milliards de F CFA. C’est donc dans un environnement défavorable que l’administration fiscale a pu réaliser, voire dépasser les objectifs de recettes fixés par les autorités de la Transition. Cette performance a été tirée, en grande partie, par les impôts indirects avec un taux de réalisation de 104,42 %, dû à la bonne tenue de la TVA (109,02 %) et à l’apurement des restes à recouvrer (RAR).
Une note de la direction de la planification, des études et du suivi (DPES-DGI) mentionne les efforts importants déployés en matière de gestion des RAR au cours de l’exercice 2022. Il s’agit notamment du renforcement en moyens matériels et financiers des structures en charge du recouvrement, de l’opérationnalisation de la Cellule d’appui au recouvrement et de la mise en place de trois brigades spéciales chargées de l’apurement des RAR.
Aussi, les droits d’enregistrement et de timbre ont connu un dépassement de 206 millions de F CFA par rapport à leurs prévisions fixées à 31 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation de 100,66%.
Les traits d’un cadre compétent
Pour l’exercice 2023, les prévisions de recettes s’élèvent à 1.166, 77 milliards de F CFA. Un objectif possible à atteindre avec l’implication de tous. Dans le n°36 de la revue de la DGI, Mathias Konaté rappelle que “payer l’impôt, c’est participer à la prise en charge des dépenses publiques, c’est une façon d’affirmer et d’afficher son appartenance à la nation ; payer l’impôt, c’est contribuer à la sauvegarde de la souveraineté nationale, puisque le déséquilibre entre les recettes et les dépenses de l’Etat est de nature à maintenir la dépendance du pays envers l’aide extérieure”.
Mathias Konaté peut réussir ce challenge, à moins que la vente illicite de vignettes-automobiles ne vienne fausser la donne. Plusieurs dizaines de milliers de vignettes nt été saisies par les services des douanes maliennes. A cet effet, le directeur général des impôts attire l’attention du public en général et des propriétaires de véhicules automobiles en particulier sur la circulation et la vente irrégulière de vignettes d’automobiles.
Il s’agit des vignettes ordinaires (VO) et des vignettes de la Taxe sur les Transports Routiers (TTR) de l’année 2023. A cet effet, la DGI rappelle que les seuls points de vente de vignettes autorisés, à ce jour, sont ceux indiqués par l’administration fiscale, à savoir : le siège de la Direction Générale des Impôts ; les Centres des impôts des six Communes du district de Bamako ; les Centres des impôts des moyennes entreprises (Cime), à Hamdallaye-ACI 2000 et Torokorobougou ; l’ex-direction des moyennes entreprises (DME), sise à l’ACI 2000, près de l’hôtel Radisson Blu ; la direction des grandes entreprises, à Quinzambougou ; et les Centres des impôts des régions et des cercles.
Mathias Konaté est titulaire d’une maîtrise en sciences économiques de l’Ecole nationale d’administration (ENA – Bamako) et d’une maîtrise en administration publique “option management public” de l’Ecole nationale d’administration publique (Enap) du Canada. Il est également titulaire de deux diplômes d’études supérieurs spécialisés respectivement en administration publique, “option gestion” (Université de Sherbrooke Canada) et en administration fiscale (Université de Paris IX Dauphine-France).
Il a suivi plusieurs cours de perfectionnement professionnel pertinents et a participé à différents groupes de travail aux niveaux national, sous régional et mondial dans le domaine de la fiscalité. Il est le point focal du Centre de rencontres et d’études des dirigeants des administrations fiscales (Credaf) depuis 2004.
Mathias Konaté a une expérience professionnelle solide. Il a successivement occupé les postes d’inspecteur des domaines de l’enregistrement et des timbres de Bamako, de chef de la section “enregistrement et timbre”, de chargé de mission puis de conseiller technique du ministre de l’Economie et des Finances en charge de la fiscalité intérieure, de sous-directeur de la législation fiscale et du contentieux, et de directeur des grandes entreprises au moment de sa nomination comme directeur général des impôts.Mathias Konaté fut membre du conseil d’administration des sociétés minières de Syama (Somisy-SA), de Sadiola (Semos-SA), de Loulo (Somilo-SA) et de l’Office malien de l’habitat (OMH).
Il fut également chargé d’enseigner la fiscalité au Cours Jeanne d’Arc de Bamako. Il jouit de la réputation de gros travailleur, sérieux, disponible et d’homme d’écoute très sociable.
El Hadj A.B. HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali