En prélude à la réunion ministérielle qui se tient aujourd’hui à Bamako, la commission technique mixte Mali-Guinée sur la matérialisation de la frontière commune et le renforcement des relations de coopération transfrontalière s’est réunie mercredi et jeudi derniers dans un hôtel de la place

Durant deux jours, les participants ont travaillé sur la délimitation et la coopération transfrontalière qui prend en compte les relations entre autorités administratives frontalières, le règlement des litiges et initiatives de collaboration transfrontalière.

La problématique de la sécurité frontalière était aussi au menu. L’ouverture des travaux a été présidée par le représentant du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Abdallah Faskoye. Il avait à ses côtés le chef de la délégation guinéenne, Loua Césse, et le représentant de la GIZ/PFUA, Mamadou Tapily.
La rencontre s’inscrivait dans le cadre de la mise en œuvre de l’appui au Programme frontière de l’Union africaine (PFUA) financé par le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères.

Depuis 2008, la République fédérale d’Allemagne accompagne la mise en œuvre du Programme frontière de l’Union africaine. L’appui de l’Allemagne à cet ambitieux programme continental, dont le Mali et la Guinée sont parmi les 26 pays bénéficiaires est mis en œuvre par la Coopération allemande (GIZ).

Il s’articule autour de la délimitation/démarcation des frontières, de la coopération transfrontalière et du renforcement des capacités des États membres de l’Union africaine en matière de gestion concertée des frontières.

Selon le représentant de la GIZ/PFUA, le projet vise à accompagner les États membres dans leurs efforts tendant non seulement à transformer les frontières africaines de zones potentiellement conflictuelles en passerelles entre pays voisins. Mais aussi à promouvoir la paix, la sécurité et le développement des espaces transfrontaliers.

Déjà, dans le domaine de la coopération transfrontalière, Mamadou Tapily a noté que le Mali et la Guinée ont enregistré des avancées significatives. Celles-ci se traduisent par la ratification de la Convention de l’Union africaine sur la coopération transfrontalière, dite Convention de Niamey et la mise en place des Groupements locaux de coopération transfrontalière (GLCT) des espaces Mandiana-Yanfolila et Siguiri-Kangaba.

Pour sa part, le chef de la délégation guinéenne a fondé l’espoir que la rencontre bipartite frontalière entre les deux États pourrait apporter, sans nul doute, les orientations nécessaires à la pacification des relations de bon voisinage et concomitamment permettre l’accélération du processus de matérialisation de la frontière commune.

«L’amitié et la fraternité entre nos deux pays ne doivent pas être remises en cause. Elles restent et demeurent un tremplin efficace à cultiver en nous, de manière à regarder dans la même direction, réfléchir et agir ensemble…», a préconisé Loua Césse.

Il a aussi indiqué que les plus hautes autorités de la Guinée sont disposées à mettre tout en œuvre pour renforcer davantage les relations de coopération et d’amitié entre les deux pays frères. Ce, dans le strict respect des valeurs et des principes qui fondent l’unicité des deux peuples.

Le représentant du ministre de l’Administration territoriale s’est réjoui de la tenue de la rencontre qui marque encore l’engagement des deux États d’aller de l’avant dans leur élan de solidarité. Surtout au moment où ils doivent relever les défis de la lutte contre la criminalité transfrontalière et le terrorisme.

Abdallah Faskoye a également énuméré certains acquis qui attestent à suffisance la volonté des deux pays conscients de la communauté d’intérêt des populations frontalières. Il s’agit, entre autres, du maintien du climat de paix et de bon voisinage grâce à la vigilance et au dynamisme des autorités administratives et des élus frontaliers des deux pays ; des avancées remarquables dans le chantier de la délimitation et la démarcation de la frontière, notamment les propositions en vue d’un tracé de la frontière et la disponibilité d’un projet de canevas de base.

Oumar DIAKITÉ

Source : L’ESSOR