L’Union pour la République et la démocratie (URD) estime que le Cadre de concertation national des partis politiques et de la société civile, créé par le Premier ministre (suivant le décret n°2019-0020/PM-RM du 17 janvier 2019) est une étape importante, mais ne prend pas en compte toutes les dimensions de la situation sociopolitique. Pour ce parti, l’organisation préalable d’un dialogue politique entre tous les acteurs politiques et de la société civile s’impose avec comme l’objectif principal dans le traitement consensuel et inclusif des questions nationales constituant le substrat des crises sécuritaire, politique et sociale.
Dans un document publié dont une copie nous est parvenue, l’Union pour la République et la démocratie fait ses observations et recommandations sur le Cadre de concertation national pour les réformes.
Il est de notoriété publique que notre pays traverse une crise multiforme, rappelle le parti de Soumaïla Cissé, ajoutant que l’URD a la très forte conviction que pour sortir de cette crise, notre pays a besoin d’un dialogue politique de haut niveau.
“Ce dialogue que notre parti réclame avec d’autres forces politiques et sociales doit aboutir à un accord permettant le consensus nécessaire sur les réformes institutionnelles et politiques pour une sortie de crise réussie. Cet accord politique déterminera les mécanismes de l’organisation d’un large débat national sincère, global, inclusif, interactif, dynamique et transparent avec l’ensemble des forces vives de la nation. L’URD proclame sa disposition à ne rien ménager pour la réussite de ce dialogue et permettre à notre pays de retrouver la paix, la sécurité et la cohésion“, assure-t-il.
L’URD rappelle qu’aux termes de sa mission effectuée en octobre 2018 à Bamako, la délégation de la Cédéao, conduite par le ministre des Affaires étrangères du Nigeria, président du conseil des ministres de la Cédéao, a émis, entre autres, les conclusions suivantes : prenant acte de la prolongation de la législature actuelle selon l’avis de la Cour constitutionnelle et au regard des dysfonctionnements largement reconnus et évoqués par tous les interlocuteurs lors du scrutin présidentiel passé, il est impératif que le gouvernement et tous les acteurs sociopolitiques conviennent, de manière consensuelle, d’entreprendre des réformes courageuses des cadres légaux, y compris la Constitution de février 1992, et du système électoral avant de s’engager dans les prochaines échéances électorales que compte mener le pays.
“Le dialogue politique national que nous réclamons est, donc, un préalable important et ne peut avoir lieu dans le Cadre national de concertation créé par le Premier ministre. Celui du gouvernement a été institué pour faciliter les échanges entre le gouvernement et les partis politiques dans le cadre de l’organisation des élections. L’initiative de la révision constitutionnelle appartient exclusivement au président de la République et à l’Assemblée nationale : en conséquence tout organe devant connaître ou travailler dans ce domaine doit être mis en place par la présidence de la République et placé sous son autorité…“.
Contrairement à l’usage, le décret de création ne comporte pas de motivation, reproche l’URD.
“Le Cadre de concertation national proposé est incomplet dans sa composition, car il exclut une large frange des forces vives de la nation. La mission dévolue au Cadre de concertation national est insuffisante pour déterminer les orientations nationales relatives aux réformes à entreprendre. Le Cadre de concertation ne doit pas être conçu comme un lieu de confrontations entre le gouvernement, les partis politiques et la société civile…“
Par conséquent, l’organisation préalable d’un dialogue politique entre tous les acteurs politiques et de la société civile s’impose avec comme objectif principal le traitement consensuel et inclusif des questions nationales constituant le substrat des crises sécuritaire, politique et sociale, souhaite l’URD.
Selon ce parti, le dialogue politique devra trouver des réponses sur comment rétablir la confiance entre les protagonistes de l’élection présidentielle de 2018, la réponse politique de la classe politique tout entière à la crise sécuritaire, les types d’institutions pour donner un nouveau souffle à notre démocratie et surtout un système électoral crédible apte à inspirer la confiance et le respect de nos concitoyens. D’autres préoccupations sont soulignées par le principal parti de l’opposition.
Pour une légitimité, l’URD propose au gouvernement, le Forum des organisations de la société civile, le Conseil national de la société civile, les organisations féminines, les organisations de jeunes, les organisations des droits de l’Homme, les organisations confessionnelles et autres comme principaux protagonistes.
“L’accord politique issu de ce dialogue aura force de décision et doit inspirer toutes les réformes à entreprendre. Ce dialogue politique doit être placé sous la présidence d’un facilitateur qui doit lui-même être une personnalité indépendante et consensuelle…“
Bréhima Sogoba
Source: L’Indicateur du Renouveau