Plus de sept ans après les faits, les centaines de victimes du 28-Septembre entrevoient le bout du tunnel. Selon le porte-parole du gouvernement guinéen, Conakry a demandé l’extradition d’Aboubacar Sidiki Diakité, alias «Toumba».
L’ancien aide de camp du leader de la junte guinéenne Moussa Dadis Camara a été arrêté au Sénégal il y a quelques jours après sept années de cavale. Il était recherché pour le massacre dans le stade de Conakry, dont il est suspecté d’être l’un des principaux artisans. Une arrestation qui marque une étape cruciale dans cette très longue procédure judiciaire.
L’arrestation de « Toumba » Diakité va pouvoir permettre de clore une instruction très longue et d’envisager un procès avant la fin 2017. D’ailleurs, selon une source proche du dossier, pour ne pas perdre de temps, des magistrats guinéens pourraient rapidement faire le voyage de Dakar pour entendre l’ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara.
Pourtant la procédure a souvent connu des lenteurs dans ce dossier. « Il est certain que la volonté politique dans cette affaire a dû être mobilisée. Il y a eu des hauts, il y a eu des bas, il y a eu des avancées. Ça a été des moments difficiles, rappelle Florent Geel de la FIDH qui représente 450 victimes. Aujourd’hui, des actes concrets sont posés en faveur de la justice et en faveur de la lutte contre l’impunité. Donc ça rend plus concrète cette volonté énoncée à maintes reprises et ça permet évidemment d’y croire. En tout cas, les victimes que nos organisations représentent peuvent aujourd’hui y croire un peu plus qu’hier ».
Du côté des autorités, on dément tout manque de volonté politique. Preuve du contraire selon Conakry, la commission rogatoire internationale émise discrètement il y a deux mois contre « Toumba » et qui a donc abouti à son arrestation. « Personne n’a prétendu que le dossier du 28-Septembre était un dossier facile, mais s’il y avait le moindre doute sur la volonté de la Guinée de faire la lumière sur cette affaire, cette dernière opération diligentée par la Guinée et exécutée par le Sénégal est la preuve que ça n’a jamais été le cas », souligne Albert Damantang Camara, porte-parole du gouvernement guinéen.
Dans le procès à venir, « Toumba » fera figure d’accusé vedette. Sa version des faits est très attendue. Mais l’organisation de ce procès hors-normes se heurtera aussi à des considérations matérielles à surmonter, à commencer par le lieu qui pourra l’accueillir ou son financement, très lourd pour un pays comme la Guinée.
Source: RFI