Les Chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) mettent la pression sur les putschistes du Comité National pour le salut du Peuple (CNSP) qui cherchent à se maintenir au pouvoir. L’organisation sous -régionale veut tout entendre sauf un militaire à la tête de la transition au Mali.
Dans le cadre de la recherche des voies et moyens pour conduire la transition dans notre pays, après le Coup d’Etat du 18 Août 2020 contre le régime du Président Ibrahim Boubacar Keïta, les assises du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) se tiendront les 05 et 06 Septembre 2020. Aux trousses des militaires pour une transition civile au Mali ou une transition gérée par un militaire à la retraite, les Chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tiendront leur 57ème Sommet ordinaire le 07 Septembre 2020 à Niamey, juste le lendemain des assises du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP). Il ressort des explications du Président en exercice de la CEDEAO, Président du Niger, Mahamadou Issoufou que ce Sommet permettra de faire le point par rapport à l’évolution de la situation au Mali et prendre d’autres mesures, le cas contraire. Il a tenu à réaffirmer au peuple malien l’engagement de la CEDEAO à ses côtés pour trouver et mettre en œuvre les solutions meilleures pour la stabilité institutionnelle au Mali.
A travers les journées qui seront organisées les 05 et 06 Septembre 2020 par le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), il s’agira de convenir de la Feuille de Route de la transition, de définir l’architecture et les organes de la transition, et de contribuer à l’élaboration de la charte de la transition. Il ressort des constats qu’il sera aussi question de l’examen de la proposition de la CEDEAO qui est le porte-voix de la Communauté Internationale. Les Chefs d’Etat de la CEDEAO sont formels :
« Nous demandons aux responsables du Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) d’engager une transition civile immédiatement en consultation avec la Cour Constitutionnelle, les Partis politiques, les Organisations de la société civile et tous les autres acteurs engagés dans le processus ».
Pour ceux-ci, cette transition civile doit prendre en compte la nomination d’un Président de la Transition. Cette personnalité, civile, reconnue pour ses qualités professionnelles et sa probité intellectuelle et morale, sera chargée de diriger la Transition. Le Président de la Transition ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle. Il y a aussi la nomination d’un Premier ministre civil, Chef de Gouvernement, reconnu pour ses qualités professionnelles et sa probité intellectuelle et morale. Le Sommet du vendredi dernier qui était tant attendu a décidé que les sanctions énoncées aux points 13 (h) et 13 (i) de la Déclaration des Chefs d’Etat et de Gouvernement du 20 août 2020 seront levées progressivement en fonction de la mise en œuvre des décisions précises. Ces sanctions concernent
« la fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que l’arrêt de tous les flux et transactions économiques, financières et commerciales », etc.
Suite à ces sanctions, déjà les uns et les autres commencent à faire face à des difficultés surtout d’ordre économique. Ce qui est sûr et certain, en ce qui concerne la résolution de cette crise malienne, les uns et les autres assistent à une sorte de « marquage à la culotte » entre les putschistes et les Chefs d’Etat de la CEDEAO qui sont plus que jamais intransigeants sur leur position.
Tougouna A. TRAORE
NOUVEL HORIZON