Au Mali, encore 55% des filles se marient avant l’âge de 18 ans et 15% avant 15 ans. C’est ce qui ressort de la campagne de web activisme autour des problématiques du mariage des enfants et des mutilations génitales féminines. Pour lutter contre ce phénomène, le consortium des ONG Sustainable Opportunities for Rural Organizations (SORO), FAWE/Mali et Wale Action Santé Population, en collaboration avec Oxfam, a initié un programme dénommé : «le mariage n’est pas un jeu d’enfants » dont l’objectif est d’informer et de sensibiliser les défenseurs des droits des enfants et les décideurs politiques, religieux et coutumiers sur le danger du mariage précoce des filles.
Le chemin est encore long pour les défenseurs des droits des enfants pour l’éradication définitive du mariage précoce au Mali. Les statistiques révèlent encore que 55% des filles se marient avant l’âge de 18 ans tandis que 15% sont mariées avant 15 ans. Ces chiffres ont été confirmés par Mme Aïssata Bocoum, présidente du conseil consultatif national des enfants et jeunes du Mali (CCNEJ-MALI), lors du lancement de ladite campagne sur la problématique du mariage des enfants et des mutilations génitales féminines.
Aujourd’hui, cette pratique constitue un véritable problème qui freine l’épanouissement des filles et viole le droit des enfants. « Le centre de l’Afrique de l’Ouest représente aujourd’hui le taux de prévalence du mariage des enfants le plus élevé sur le continent. Et, le Mali occupe la 5ème place avec un taux de 55% », a précisé Mme Aïssata Bocoum.
Face à cette situation, le consortium des ONG Sustainable Opportunities for Rural Organizations (SORO), FAWE/Mali et Wale Action Santé Population, en collaboration avec Oxfam, entend jouer sa partition à travers le programme dénommé: «le mariage n’est pas un jeu d’enfants ». Les responsables de ce consortium s’engagent à informer et à sensibiliser les décideurs politiques, religieux et coutumiers en vue de les amener à respecter les droits des enfants, à travers également le respect de l’âge légal du mariage fixé à 18 ans.
Le respect de l’âge du mariage, permettra sans nul doute aux filles d’être scolarisées et d’éviter les maladies liées à la reproduction. «Autre conséquence de cette pratique néfaste, aujourd’hui, c’est le taux d’alphabétisation des filles qui ne représente plus que 24% », a déploré la présidente du CCNEJ-Mali.
En attendant que les décideurs politiques, religieux et coutumiers ainsi que les parents s’engagent à faire de la scolarisation des filles un droit absolu, les défenseurs des droits des enfants doivent encore multiplier d’efforts.
Ousmane Ballo
Par Le Challenger