Le Dr Aly Tounkara, Directeur du Centre des Etudes Sécurités et Stratégiques au Sahel que nous avons rencontrés explique le mariage dans le contexte malien. Il dira qu’il faut le voir comme une sorte d’institution sociale car les femmes et les hommes sont contraints, à un moment donné de leur vie, de trouver un conjoint ou une conjointe. Donc le mariage est perçu comme un fait social où chacun est censé privilégier le vivre fondamental. Une conception qui varie d’une communauté à une autre et d’une culture à une autre car qu’on soit peulh, Bambara, Boua, Soninké, Dogon ou autre dans le contexte malien, chaque homme, doit avoir un certain comportement ou des qualités que la femme du premier fils doit avoir dans le cercle familial.
Aussi, précise-t-il, au-delà du fait biologique qui serait à l’origine du mariage, beaucoup de nos familles ont des attentes sociales, culturelles vis-à-vis de l’épouse. Ces attentes sont, le plus souvent la soumission, la souplesse, l’attention. Cela nous renvoie aussi à nos différents rapports avec la femme. La femme est généralement perçue par les différentes sociétés maliennes comme un être non abouti qui n’est pas suffisamment « intelligent ». C’est malheureusement un préjugé qui a la peau dure sous nos cieux.
Pourquoi cette exigence vis-à-vis de l’épouse du premier fils ?
Dr Aly martèle que lorsque cette dernière est soumise et obéissante, cela aura une répercussion sur les autres femmes qui regagneront le foyer du monsieur. Ce choix d’une bonne femme soumise, soucieuse de la cohésion et respectueuse caractérisera effectivement le futur de la famille et le degré de la cohésion et de l’entraide qui y règne. Ce sont là entre autres attentes des membres de la famille de l’épouse. C’est ce qui explique une telle insistance sur l’orthodoxie et sur un certain nombre de valeurs ethnique morale chez elle. Cependant, il faut une femme soumise pour le premier fils. Car le mariage au Mali n’est pas un mariage entre deux personnes qui s’aiment mais plutôt entre deux familles. Conclut Aly Tounkara.
Quant à Oumar Diallo gestionnaire, il soutiendra que : « si le premier fils doit être un exemple familial, il en est de même pour sa femme. Car, j’entends par soumise, le fait que la femme fasse, sans opposition, tout ce que son mari lui demande. De ce point de vue, si la femme du premier fils est soumise, elle sera aussi un exemple pour les autres membres de la famille surtout les épouses des jeunes frères de son mari. Car, c’est elle qui doit montrer la voie à suivre aux autres femmes.
Fatoumata Koita
Source: Bamakonews