On se marie pour le meilleur et pour le pire. Mais, selon la blogueuse Fatimata Traoré, notre société semble oublier cette sentence en pressant filles et garçons à se marier très vite.
« Tu n’es toujours pas mariée ? Qu’est-ce que tu attends ? Toutes tes camarades ont déjà des maris et des enfants ». Ces interrogations viennent très souvent de notre entourage, qui désire nous voir mariées rapidement, parce la fille de la voisine s’est mariée depuis quelque temps. Ces pressions poussent malheureusement beaucoup de personnes à opérer très vite un choix qu’elles regretteront souvent plus tard.
L’influence exercée par la société sur les individus au sujet du mariage est souvent abusive. Elle engendre de la frustration et des troubles psychologiques chez certains et les poussent à s’engager dans le vide. Les femmes sont les premières à subir cette influence. Pour certaines, cette union est devenue juste le moyen d’échapper à la pression, d’accéder à un rang social distingué et surtout de suivre la tendance.
Flux de divorce
Ainsi, les vraies raisons de se marier ont disparu. L’opinion sociale est devenue plus précieuse que le bonheur des individus. Ce qui explique le flux de divorce que notre société connaît de nos jours. « La société jouait un rôle de régulation dans la vie de l’être humain, mais de nos jours ce rôle a perdu son sens. Cette situation pousse très souvent les femmes à faire des mauvais choix, des choix hâtifs qu’elles regrettent au fil du temps », explique Madame Sima, présidente de l’Association pour la protection et la défense des droits de la femme et de l’enfant.
Dépasser la vingtaine et rester célibataire est le plus souvent mal perçu pour la société. On devient presque la risée de notre entourage. En plus d’être persécutées dans son quotidien, fragilisées et déstabilisées par les reproches et remarques négatives, les femmes sont poussées par la frustration à s’engager avec le premier venu. Au final, le bonheur et le bien être de la femme sont limité au profit du regard social.
Course contre la montre
Fanta, 26 ans, assistante en ressources humaines se dit être au bord de l’agacement à cause de la pression de son entourage : « Si je pouvais, j’allais rester chez moi et ne croiser personne. J’en ai plus qu’assez de ces mentalités destructives. Oui, destructives car tout le monde n’a pas le même caractère, sous cette pression beaucoup de filles craquent et s’unissent à des hommes tout en sachant que leur union n’a pas de finalité. »
Notre société est parvenue à nous convaincre qu’à certain âge, il faut forcément se marier. On n’apprend plus à la femme à être autonome, ni être un soutien pour le futur conjoint. Et quand la femme tarde à se marier, elle fait l’objet de remarques dénigrantes. Elle subit toute sorte de pressions afin de trouver un mari.
Prête à aimer
Pourtant Awa, 25 ans, étudiante en master 2 architecture, fait partie de celles que la pression sociale n’entame point : « Je ne suis pas pressée de m’engager. Je désire finir mes études et travailler. Cependant, je suis frustrée parmi les miens. Toutes mes camarades d’âge se sont mariées. Les voisins me reprochent d’être toujours célibataire. A la maison, ma mère me dit que la femme n’est pas faite pour de longues études, mais pour se marier et prendre soin de la famille ».
La vie d’un individu, ce n’est pas seulement en couple. On ne se marie parce que notre famille est fatiguée de nous voir en célibataire. Mais parce qu’il faut être prête à aimer son partenaire, à le soutenir et faire des projets ensemble. Pour cela, il faut de l’amour et surtout du temps.