L’opération est principalement soutenue par les investisseurs nationaux, qui ont contribué à hauteur de 21,6 milliards F CFA (environ 38 millions $). Cette mobilisation reflète l’intérêt croissant pour le financement intérieur.
L’Etat malien a mobilisé 30 milliards F CFA (52,8 millions $) sur le marché régional de la dette publique, à l’issue d’une opération organisée par l’agence UMOA-Titres, dont les résultats ont été publiés le mercredi 11 juin 2025.
L’essentiel des souscriptions, soit 70,75 % (21,6 milliards F CFA), provient d’investisseurs maliens, confirmant une forte mobilisation nationale de l’épargne intérieure. Le reste du montant levé a été souscrit par des investisseurs de pays voisins : 2,65 milliards F CFA de la Guinée-Bissau, 2,55 milliards du Burkina Faso, 1,405 milliard du Sénégal et 1,06 milliard de la Côte d’Ivoire. Le montant total des offres reçues a atteint 30,53 milliards F CFA.
Pour Bance Boukaré, spécialiste des marchés financiers dans la région, cette forte participation des investisseurs maliens est un signal positif. Elle montre que l’épargne domestique peut jouer un rôle direct dans le financement du développement. Selon lui, investir dans les titres publics n’est pas seulement une stratégie de placement, mais aussi une contribution à la mise en œuvre des politiques publiques, à la stabilité financière et à la réduction de la dépendance extérieure.
« Nos Etats ont besoin de nous. Il est temps que nos entreprises, institutions financières, et citoyens engagés participent plus activement à ces opérations. Car derrière chaque souscription, c’est un hôpital, une école, une route qui se finance. Et si chaque pays de l’UMOA favorisait davantage cette dynamique d’investissement patriotique ? », lance-t-il, invitant les autres pays de la zone à suivre cet exemple.
Des titres publics aux rendements compétitifs
L’opération portait sur trois types d’instruments financiers : des bons du Trésor à 364 jours (échéance juin 2026), des obligations à 3 ans (échéance 2028), et des obligations à 5 ans (échéance 2030). La majorité de l’argent prêté au gouvernement malien l’a été pour une durée d’un an. Les bons à court terme ont concentré l’essentiel des souscriptions (20,01 milliards F CFA), avec un rendement moyen pondéré de 9,35%. Les obligations à 3 ans ont mobilisé 10,345 milliards FCFA pour un rendement moyen de 9,22%. Les obligations à 5 ans n’ont recueilli que 175 millions F CFA, avec un rendement moyen de 8,33 %. Cela montre que les investisseurs préfèrent prêter sur des durées plus courtes.
Ces taux sont supérieurs à ceux des émissions précédentes du Mali, ce qui reflète les conditions actuelles du marché régional et la nécessité pour les Etats de proposer des rendements attractifs. Cette adjudication intervient alors que plusieurs pays membres de l’UEMOA poursuivent leur recours au marché régional pour financer leurs besoins de trésorerie, dans un contexte de pression budgétaire et de recours limité aux financements extérieurs.
Source :Agence Ecofin