Des camions chargés d’ignames, de mangues, d’oranges entre autres, mais aussi des charrettes à perte de vue. Tous les villages environnants convergent vers le marché pour s’approvisionner.
Tirées par des chevaux, mais aussi par des bœufs pour certains, les charrettes se bousculent à toutes les entrées de la ville. « Nous sommes de Manga, j’amène des commerçantes de Kouakourou, mais la route n’est pas bonne. Souvent nous gagnons jusqu’à 15.000 FCFA par foire », raconte un transporteur.« Nous achetons des articles ici pour aller les revendre à Manga, maintenant les routes font vraiment peur », témoigne un commerçant. « Je suis là avec des vendeuses de poissons. Après la vente, elles subviennent à leurs petits besoins », laisse entendre un conducteur.
Attractif malgré l’insécurité
Une foire de vente mais aussi d’achat. Un échange qui profite à tous, à en croire ces dames. « Je viens de Bla. Souvent, je gagne un peu, mais il y a des fois où il y a moins de clients », explique une vendeuse. « Je vends du riz et du mil, il y a de la clientèle. Chaque lundi, nous venons de Fakoulorè depuis le matin et nous retournons vers 16h », avance une autre dame.
L’économie de la ville de Djenné reposait sur le tourisme, les échanges commerciaux, l’agriculture, l’élevage. L’insécurité, notamment la présence des individus armés dans le cercle a fortement mis en mal ces activités. Plusieurs villages permanents sont sous la menace permanente des hommes armés. Même si aujourd’hui, la présence de l’armée rassure quelque peu les habitants, la méfiance reste de mise dans la ville. « Ici , personne ne connaît personne. Les hommes armés rodent autour de la ville. Et ils arrivent même qu’ils viennent à la foire, sans qu’on le sache », confie un habitant sous couvert d’anonymat.
Notons qu’en plus des grandes villes du centre et du sud du pays, les marchands viennent de tous les villages environnants, notamment de Niala, Dancoma, Wilingara, Chouala et Djabolo.
Studio Tamani