L’insécurité grandissante dans la ville de Bamako, avec à la clé des braquages en pleine journée, dépasse tout commentaire. Des dizaines de citoyens sont blessés ou assassinés tous les mois par des bandits armés. Malgré les lynchages publics et des arrestations par les forces de l’ordre, le fléau perdure. Le plus récent s’est déroulé le mardi 30 décembre 2014 au marché Dibida où un jeune homme a été abattu par le voleur de sa propre moto.

Il est 19 heures, ce mardi 30 décembre 2014, au marché Dibida, lorsqu’un employé du Restaurant Guadouma entend des bruits provenant de l’extérieur. Une fois dehors, pour vérifier la provenance du bruit, il aperçoit un homme tentant d’enlever sa moto. Surpris, il crie au voleur, au voleur ! Se trouvant dans une zone où il n’y a pas beaucoup de monde à cette heure-là, il tente alors de poursuivre le voleur, en criant. Mais, le propriétaire de la moto ignorait peut-être que les voleurs de Bamako circulent souvent avec des armes à feu. Arrivé aux talons du voleur, ce dernier fait automatiquement usage de son arme. Il lui tire dessus deux fois en pleine poitrine.

Le proprio de la moto s’écroule de tout son poids avant de rendre l’âme devant les regards impuissants de quelques vendeuses de légumes. Les cris de ces femmes n’y ont rien changé, puisque même avec le secours d’un homme qui a tenté de l’arrêter, le voleur s’en ira sans peine et stoppera toute autre velléité de poursuite par des tirs de sommation.

Malgré de nombreux appels téléphoniques, les forces de l’ordre n’arriveront sur les lieux qu’une heure plus tard. Et pourtant, le marché Dibida est situé à deux-cents mètres seulement de la Brigade des Mœurs. Pis, il est reconnu comme un repaire pour les bandits, mais rien n’est fait pour les déloger de là. Les habitants du quartier du fleuve et de Bamako-Coura interpellent le ministre de la Sécurité !

y. Doumbia

Source: Le Débat