Le tribunal condamne le fils de l’ami d’IBK et ses complices à 2 ans de prison ferme, une amende 500 000FCFA, 50 000 000FCFA de dommages et intérêts et à payer un reliquat de 289 875 000FCFA
Courant début 2018, Souleymane Bathily dans sa chambre nuptiale reçoit un coup de fil de Idrissa Kader Bamba dit Mass, fils de feu Kadari Bamba, ancien membre du parti présidentiel et ami personnel du président IBK. Il lui propose un marché de 1000 motos Djakarta de la Présidence de la République. Souleymane Bathily n’ayant pas les moyens de livrer ces motos, sollicite le concours de Oumar Niangadou dit Kaouni. Et ce dernier à son tour, fait appel à Sidi Yaya Guitteye dit Asseya, 62 ans un grand commerçant de Mopti lui demandant s’il a des centaines de moto à sa disposition. Sidi Yaya Guitteye lui répond par affirmative. Sans perdre de temps, Souleymane et Oumar Niangadou se rendent à Mopti pour rencontrer Sidi Yaya chez lui. Il refuse de leur livrer les motos sans leur prix ou à défaut une garantie. C’est alors que l’ex président de la Chambre régionale de Commerce et d’Industrie de Mopti Mamadou Bakoroba Niangadou, 71 ans rentre dans la danse. Il demande à son ami Sidi Yaya de livrer les motos à celui qu’il appelle son neveu, à savoir Souleymane en qui il fait très confiance. A son tour, l’ancien président de la Chambre de commerce a affirmé que c’est un marché de la Présidence. La confiance n’exclut pas le contrôle dit la sagesse. Il n’empêche, Sidi Yaya demande à Bakoroba de lui signer un bon justificatif. Après cette formalité, Sidi Yaya fait courant février 2018, une 1ere livraison et donne un délai de 45 jours pour le payement du prix. Pour ce qui est de la 2ème livraison de motos, il donne un délai de 2 mois pour le versement du prix. Ils ont convenu de céder à 335.000FCFA, le prix d’une unité et les 925 motos ont été livrées à la somme de 309.875.000FCFA. Depuis février 2018, Sidi Yaya n’a reçu que 20 000 000f dont un 1er versement de 10.000.000f fait par Souleymane Bathily et un 2è versement de 10 000 000f fait par Oumar Niangadou fils de Bakoroba. Las d’attendre, Sidi Yaya saisit le tribunal de grande instance de Mopti pour réclamer son reliquat de 289 875 000FCFA. A la 1ère audience tenue le mardi 20 septembre dernier, elle fut renvoyée dans une semaine à la demande des conseils des prévenus pour permettre à Mamadou Bakoroba alors à Bamako pour des soins, d’être présent à Mopti. Depuis le 18 septembre dernier, il a été mis à la disposition de la Justice de Mopti. Le tribunal a planché sur l’affaire malgré une autre demande de renvoi des conseils des prévenus pour les mêmes motifs. Le mardi 27 août dernier, à la barre se trouvait le prévenu Souleymane Bathily placé sous mandat de dépôt le 25 /06/2018. Dans sa défense, il soutient que lui et son compère ont été victimes d’une escroquerie de la part de Idrissa Kaderi Bamba en fuite et contre qui, ils ont déposé une plainte auprès d’un juge d’instruction du tribunal de grande instance de la commune 6 du district de Bamako. A le croire, ils ont dû payer 43 000 000FCFA pour les frais de dédouanement des 952 motos.
Quant au plaignant et partie civile Sidi Yaya, il dit qu’il faisait trop confiance en Mamadou Bakoroba qui est allé 4 fois à la Mecque et qui était très impliqué dans les affaires religieuses mais, qu’aujourd’hui il a été déçu par son comportement. Il ajoute que le bon a été signé et cacheté au nom du hadj. En conclusion, il demande le reste de son argent au tribunal. Ses avocats, ainsi que M. Mamadou Samaké, Mahamadou Dicko et Mamadou Sidibé ont tous demandé au tribunal de délivrer un mandat d’arrêt contre Mamadou Bakoroba et de les condamner à payer 184 220 000f pour préjudice morale, 100 000 000f pour dommages et intérêts plus le reliquat des 289 875 000FCFA. Le ministère public occupé par Issiaka Keïta a requis que cette affaire est très simple car, toutes les preuves sont réunies pour inculper les prévenus. Il ajoute avoir pris le train en marche dans cette affaire car, n’étant pas procureur. Keïta a surtout insisté sur le comportement de Mamadou Bakoroba qui a profité de la clémence du tribunal qui l’a laissé en liberté à cause de son âge et de son état de santé et qu’il refuse ensuite de se présenter à la barre par mépris du tribunal. Donc, il demande qu’un mandat d’arrêt et de dépôt soit décerné par le tribunal pour aller arrêter Mamadou Bakoroba à Bamako et de condamner les prévenus à la peine maximum. Quant aux avocats des prévenus Maîtres Sidiki Sampana et Hamidou N’Daou, ils ont demandé au tribunal de requalifier l’affaire en affaire commerciale (donc civile). Ensuite, ils ont informé le tribunal qu’une négociation est en cours entre les 2 parties entamée par la chambre de commerce de Mopti et pilotée par Boubacar Bathily dit Bouca, un autre grand commerçant de la place qui a reçu de la main de Kola, fils de Bakoroba 30 000 000f pour remettre à Mamadou vieux Guitteye, frère du plaignant. Ils ont convenu que chaque année, les prévenus versent 20 000 000FCFA au plaignant et qu’ils devaient aller chez le notaire M Sagara pour signer le protocole d’accord mais qu’à la dernière minute, la négociation a échoué. Le tribunal présidé par Sidibé Sanogho s’est retiré pour délibérer. Les prévenus ont écopé de deux ans de prison ferme, condamnés chacun à une amende 500 000FCFA, 50 000 000FCFA pour dommages et intérêts et à payer le reliquat de 289 875 000FCFA. Un mandat d’arrêt a été lancé contre Mamadou Bakoroba. Les avocats des prévenus sans attendre, ont interjeté appel
Affaire à Suivre
Fofana Cheick Hamala
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