Des centaines de femmes ont participé à une marche de protestation jeudi à Khartoum en direction du siège de l’armée après des appels des leaders de la contestation à une grande manifestation pour réclamer aux militaires le transfert du pouvoir aux civils.
Depuis le 6 avril, des milliers de manifestants campent devant le siège de l’armée à Khartoum. Après avoir demandé le soutien des militaires contre le président Omar el-Béchir, ils réclament désormais le départ des généraux qui ont pris le pouvoir après avoir évincé le chef de l’Etat le 11 avril.
“Liberté, paix, justice ! Le pouvoir civil est le choix du peuple”, ont scandé des centaines de femmes de tous âges et de divers secteurs d’activité, bannières à la main et drapeaux soudanais sur les épaules.
“La femme soudanaise réclame de nombreux droits dont la justice, l’égalité, la démocratie, un pouvoir civil et une bonne gouvernance”, a déclaré à l’AFP Hoyam al-Taj, une journaliste trentenaire qui participait à la manifestation, prévue depuis plusieurs jours.
“Nous voulons un Etat civil qui garantisse nos droits en tant que femmes et nous assure une vie digne”, a indiqué à l’AFP Nada Hashem, une jeune mère de famille portant une robe et un léger voile coloré.
La marche de jeudi intervient au lendemain de deux journées de “grève générale”, observée dans divers secteurs d’activité à travers le pays.
L’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, avait appelé mercredi à “une marche d’un million” pour faire pression sur l’armée.
Les négociations entre le Conseil militaire de transition et l’ALC ont été suspendues le 21 mai faute d’accord. Les deux camps exigent de prendre la direction et d’obtenir la majorité des sièges au sein d’un futur Conseil souverain censé assurer la transition politique pour trois ans.
Le chef du Conseil militaire au pouvoir, Abdel Fattah al-Burhane, est de son côté en Arabie saoudite où il assiste à plusieurs sommets. “De nombreuses rencontres bilatérales avec des dirigeants de pays arabes et musulmans sont prévues”, est-il indiqué dans un communiqué du Conseil.