Etaient face à la presse le samedi, le directeur général de l’Ecole supérieure d’ingénierie, architecte et urbanisme (Esiau), Abdoulaye Déyoko, et le président des diplômés de l’établissement, Fousseyni Sacko.
Il s’agissait, pour eux, d’informer la presse sur les tiraillements entre les sortants de l’Esiau et l’Ordre des architectes qui refuse de reconnaitre les diplômes de la seule école d’architecture du pays, homologuée pourtant par l’enseignement supérieur.
Créée suivant l’arrêté n°05-3102/MEN-SG du 28 décembre 2005 pour corriger l’insuffisance de filière de formation au Mali notamment dans le domaine de l’architecture, les sortants de l’Esiau sont confrontés à des difficultés sur le marché de l’emploi.
Cette situation est liée à une incompréhension ou à la mauvaise foi de l’Ordre des architectes qui leur refuse l’autorisation de s’inscrire sur le tableau de l’Ordre. Pis, l’Ordre va loin en indiquant au niveau de l’Union internationale des architectes ne pas reconnaître une école d’architecture au Mali, pourtant autorisée par l’Etat malien.
Selon le président des diplômés de l’Esiau, Fousseyni Sacko, l’Ordre avance des raisons qui ne tiennent pas. “Quand on a approché le président actuel de l’Ordre, il a avancé des arguments comme quoi que notre bibliothèque est peu fournie et que le Mali, un pays pauvre, ne pas abriter une école d’architecture…”.
Pourtant, selon le directeur de l’Esiau, Pr. Abdoulaye Déyoko, des étudiants français en fin d’études sont venus préparer une bonne partie de leur mémoire dans la bibliothèque de l’Esiau. Et d’ajouter que parmi le corps professoral figurait des membres de l’Ordre des architectes du Mali et de France.
Cupidité, jalousie
“Dire que nous n’avons pas une bibliothèque fournie est faux…”, ajoutera-t-il. Selon lui, ce refus d’inscrire les enfants à l’Ordre s’explique par la cupidité des membres de l’Ordre qui veulent garder jalousement le cercle restreint du nombre des architectes pour se partager les marchés de la place.
“Sinon, sur le plan compétence, les membres de l’Ordre ne sont pas plus compétents que eux. Ils ont été encadrés par eux-mêmes. L’illustration c’est que mon école a enlevé deux prix, quel bureau d’architecture a eu un prix ici ? Si quelque chose ne va pas, on doit s’asseoir et chercher les solutions, l’école est ouvert à l’ordre. Si les membres de l’Ordre veulent venir enseigner des modules, l’école est ouverte à eux comme toujours. Les diplômés de l’Esiau, c’est leurs enfants, ils doivent les soutenir pour l’avenir de notre pays”.
Cette année, l’école a reçu dix filles, s’est félicité M. Déyoko qui dispose une école similaire en France. A l’en croire, c’est par souci de soutenir la jeunesse et le pays qu’il a créé l’Esiau avec le concours des partenaires européens.
Les diplômés de l’Esiau ont invité l’Ordre à leur faciliter la tâche pour qu’ils puissent exercer légalement la profession pour le bien-être de notre pays. Il faut noter que plusieurs sortants de l’école sont versés dans la fonction publique et à l’internationale.
Ousmane Daou
L’Indicateur du Renouveau