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MANIFESTE PATRIOTIQUE POUR L’UNITÉ NATIONALE ET L’INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE DU MALI

Maliennes et Maliennes des villes et des campagnes!
Compatriotes de la diaspora!
Citoyennes et citoyens!

 

Notre pays est dans une épreuve douloureuse. Son avenir est dangereusement hypothétiqué; son existence en tant qu’État souverain dans ses frontières originelles est désormais incertaine, aléatoire et utopique. Notre patrie, le grand Mali au passé fier, qui se dresse majestueusement sur les socles de trois grands empires (le Ghana, le Mandé et le Songhoy), est en train d’aller inexorablement à vau-l’eau, vers un abîme aux fonds insondables. Ce grand pays ne mérite pas de sombrer dans les décombres de l’Histoire. Son passé glorieux- il ne s’agit pas de ressasser le souvenir d’une gloire lointaine ou de faire la glorification d’un passé révolu- peut être un antidote à sa descente aux enfers.
Citoyennes et citoyens!
Brave peuple conscient!
S’engager pour le salut de la patrie est un impératif qui nous oblige. Ne pas y sacrifier est lâcheté, forfaiture et indignité. Nous ne saurons nous rabaisser à un cet avilissement qui nous condamnera sans circonstances atténuantes aux yeux des pères de l’indépendance nationale, aux yeux de nos enfants et aux yeux de toutes les générations à venir. L’honneur nous oblige à sauver le Mali et nous devons y satisfaire.

Maliennes et Maliens de l’intérieur et de l’extérieur!

La République, pas plus que ses institutions, ne peut se passer de vertu chez ses serviteurs. Et quand ce sont les serviteurs qui deviennent les fossoyeurs de l’État, les citoyens ne doivent pas demeurer dans l’attitude stérile du spectateur applaudissant les dérives. Le président de la république, clé de voûte de nos institutions, est le garant de la constitution et, en tant que tel, défenseur de l’intégrité de notre territoire national et protecteurs de nos libertés individuelles et collectives. Il y a parjure lorsqu’il ya viol de l’une quelconque de ces obligations sacrées.
Or, il est désormais clair que l’actuel chef de l’État, élu et réélu dans les conditions que l’on sait, est en train, par subterfuges et par vaudevilles, de saper les fondements de notre pays. Pacte secret avec les groupes armés ouvertement séparatistes et indépendantistes, mobilisation de bataillons de l’armée nationale faussement baptisés « Armée malienne reconstituée », etc., rien que pour tromper l’opinion publique nationale et internationale dans le but de parachever la partition programmée du pays. Il s’y ajoute les détournements éhontés des deniers publics et des surfacturations de niveau jamais enregistré au Mali. Tous ces manquements et dérèglements sont dûment documentés par les services compétents. Mais plus la lumière est faite sur tant de fraudes et autres actes délictueux, les crapuleries financières depuis les sphères dirigeantes prennent des hauteurs et des formes nouvelles plus inquiétantes. Le Mali croule littéralement sous le poids des vols, concussions et malhonnêtetés financières. La Loi d’Orientation et de Programmation Militaire (2013-2018) portant sur 1230 milliards et qui connaîtra un dépassement de 100 milliards, au lieu de doter l’Armée nationale de tous les moyens indispensables à l’accomplissement de sa mission de défense, a plutôt été une foire d’enrichissement illicite justifié par l’achat d’équipements militaires défectueux, de blindés en carton et d’avions Tucano récupérés dans les ferailles en Amérique du Sud.
Les infrastructures routières construites à coups de milliards ont vite été lamentablement dégradées, occasionnant les batailles épiques de la route. Le Covid-19 est venu offrir au pouvoir en place une nouvelle opportunité de mensonges d’État propices aux filouteries d’une minorité haut perchée. Les dernières élections législatives, émaillées de fraudes de bout en bout, ont fini de montrer la fulgurance des injustices politiques, sociales et économiques qui tenaillent l’écrasante majorité de notre peuple.

Maliennes et Maliennes !

Il est difficile d’achever la peinture de tous les malheurs qui accablent actuellement le Mali. Mais il urge pour les citoyens de savoir qu’Ibrahim Boubacar Keïta est en train de conduire méthodiquement, et de plus en plus à pas forcés, notre pays vefs sa partition. Ce danger mortel doit être évité à tout prix. IBK a fait une première tentative de révision constitutionnelle en 2017, à un an de la fin de son premier mandat. Le peuple, à travers ses organisations, a mené une haute lutte et a pu faire échec au projet. La nouvelle Assemblée nationale élue dans une atmosphère puante de fraudes va lui permettre d’engager à nouveau son projet de référendum constitutionnel pour accélérer l’amputation d’une partie du pays. Nous n’avons pas le droit de nous laisser prendre de vitesse.

Citoyennes et citoyens du Mali!

Posons-nous la question de savoir pourquoi, pas seulement dans l’espace du G5 Sahel, mais dans tout l’espace de l’Afrique francophone, notre pays est aujourd’hui le seul à être menacé de partition. Et posons-nous, et aussi aux Français, la question de savoir si, de toutes les formes de coopération entre le Mali et la France, l’indépendance de l’Azawad sous la férule de la C.M.A., est la seule fructueuse et mutuellement avantageuse.
L’histoire est un phare qui nous permet de nous guider. La société Areva, grâce à un accord entre la France et le Niger, a exploité l’uranium de ce dernier pays ; cela n’a pas donné l’occasion de pousser à la partition du Niger. C’est dire combien le fameux Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, parrainé par la France, pour peu que les pouvoirs publics français ne soient pas dans le complot, ne doit pas servir de prétexte à la partition du Mali. La France ne doit pas chercher à s’accaparer du désert malien pour exploiter ses ressources, la France doit négocier avec le Mali souverain pour ce faire.

Maliennes et Maliennes !
L’heure est grave. Nous avons des armes légales pour nous opposer aux velléités séparatistes dont le rouleau compresseur est maintenant irrésistiblement déroulé par Ibrahim Boubacar Keïta. Nous ne devons pas rester l’arme aux pieds pendant que le fauve fonce sur nous pour nous dévorer.
La constitution de la république est l’Acte fondamental qui régit la vie de la nation. Elle nous dit dans son article 121 : 《Le fondement de tout pouvoir en république du Mali réside dans la constitution.
La forme républicaine de l’État ne peut être remise en cause.
Le peuple a le droit à la désobéissance civile pour la préservation de la forme républicaine de l’État…》

Maliennes et Maliennes !
De par la même constitution, le président de la république est le garant de l’intégrité du territoire national. Lorsque se dessine chez ce chef de l’État la volonté de partition du territoire national, il y a parjure et haute trahison. Notre devise nationale n’a pourtant pas changé : « Un Peuple- Un But- Une Foi ». Elle fait admirablement écho à notre hymne national qui est un appel au nom du Mali : « À TON APPEL MALI. »

Peuple du Mali !

Notre hymne national ne nous commande-t-il pas : 《…Si l’ennemi découvre son front
Au dedans ou au dehors
Debout sur les remparts
Nous sommes résolus de mourir
Pour l’Afrique et pour toi Mali…》?
Le paradoxe aujourd’hui est que notre pays est le seul en Afrique à proclamer constamment dans ses différentes constitutions qu’il est prêt à céder partie ou tout de son territoire national pour réaliser l’unité africaine, mais hélas, qui se trouve maintenant menacé de partition.
Quand le feu fait rage, il y en a toujours un, au bout de la chaîne, qui doit tenir la lance d’incendie ou jeter le sceau d’eau.
Chaque Malien est ainsi appelé à se mettre debout sur les remparts.

Citoyennes et citoyens!

Au vu de tout ce qui précède, la désobéissance civile a désormais les couleurs de la RÉSISTANCE DÉMOCRATIQUE ET PATRIOTIQUE. Cette arme est la nôtre.
Ce MANIFESTE s’adresse à chacun et à chacune où que nous soyons. Nous devons nous l’approprier. Que ceux qui le reçoivent le communiquent à d’autres, de sorte que nul Malien ne demeure en reste.
Signons le MANIFESTE et mettons-nous immédiatement en ordre de Résistance Démocratique.
Amadou N’Fa Diallo

Source : EchosMedias

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