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#ElleFontFace : mauvais temps pour les monitrices de crèche et jardin d’enfant

La décision du gouvernement de fermer les écoles, pour réduire la propagation de la Covid-19, a chamboulé le quotidien des monitrices de crèches et de jardin d’enfants ainsi que les promotrices. 

 

Comme tous les secteurs, l’irruption de la Covid-19 a assené un coup dur au domaine de l’éducation. Les écoles ont fermé, laissant ainsi un grand nombre d’enseignants, surtout ceux du secteur privé, en chômage partiel.

Un sous-secteur de l’éducation, qui embauche un grand nombre de femmes, est aussi fortement touché : celui des crèches et des jardins d’enfant. Des jeunes monitrices ainsi que des promotrices de crèche et de jardin d’enfants sont sans activité.

Esther, la vingtaine, de nationalité togolaise, vit au Mali depuis quelque temps. Elle travaille en qualité de monitrice dans une crèche à Niamana, à la périphérie de Bamako. Depuis l’annonce du gouvernement de la décision de fermer les établissements scolaires, en mars dernier, elle vit une période très difficile : « La directrice de la crèche où je travaille, lors d’une réunion, nous a expliqué que les parents ne payeront pas les périodes pendant lesquelles les écoles seront fermées. Ainsi, l’école ne pourra nous payer », explique-t-elle, inquiète. La reprise des cours, le 2 juin dernier, ne concerne en effet que les classes d’examen.

Esther ne s’était pas préparée à une éventuelle suspension de son salaire. Pourtant, elle a des charges et n’a pas de famille ici pour l’épauler, étant une expatriée au Mali.

Encadrement à domicile 

Au début de l’année scolaire, Esther avait eu la chance d’assurer l’encadrement à domicile de 5 petites filles en classe de 2ème année. Heureusement pour elle, les parents n’ont pas mis fin au contrat : « Avec la pandémie de Covid-19, ils exigent de moi juste le lavage des mains et aussi le port du masque. Ce qui est tout à fait normal. », explique-t-elle.

Elle arrive au moins à se prendre en charge avec l’argent qu’elle gagne en dispensant ces cours à domicile. Beaucoup de ses collègues n’ont pas eu cette chance. Certains, qui en souffrent psychologiquement, n’ont pas souhaité s’exprimer sur leurs conditions.

Moments difficiles

Oumou, maman de deux enfants, est promotrice d’une crèche qui accueillait une dizaine d’enfants. Elle employait trois jeunes filles qui s’occupaient convenablement des enfants. Elle confie que depuis l’avènement de la Covid-19, il est devenu difficile pour elles de joindre les deux bouts. Bien avant l’annonce de la décision du gouvernement, certaines mamans, par précaution, avaient décidé de retirer leurs enfants : « Je n’ai plus d’enfant à garder et certains parents n’ont pas payé les deux derniers mois. Je me retrouve actuellement à ne pas pouvoir payer le loyer du local à plus forte raison payer les jeunes filles que j’emploie », ajoute-t-elle.

Pour tenir, elle a accumulé des crédits qu’elle a promis de payer à la réouverture. Comme elle, beaucoup de monitrices, de maitresses d’écoles traversent des moments difficiles. Le gouvernement doit aussi penser à elles en leur faisant des subventions pour les aider à sortir de l’ornière.

Source : Benbere

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