Bamako, 10 septembre (AMAP) Le gouvernement, tout en reconnaissant la légitimité des revendications en cours à Tombouctou, Gao et ailleurs au Mali, « invite les manifestants au calme et à la sérénité, nécessaires pour bâtir le Mali de nos rêves », a déclaré, lundi, à Bamako, le Ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions, porte parole du Gouvernement, Yaya Sangaré.
M. Sangaré, qui intervenait lors d’un point de presse à la Primature, était entouré des ministres des Infrastructures et de l’Equipement, Traoré Seynabou Diop, de l’Agriculture, Moulaye Ahmed Boubacar et du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique, Oumar Hamadoun Dicko.
«Le gouvernement a conscience de la souffrance des populations et reconnaît la légitimité de ces actions citoyennes qui sont une façon pacifique de s’exprimer en démocratie. Le gouvernement appelle seulement notre jeunesse à plus de retenue dans l’expression de ses revendications citoyennes dont la forme actuelle est fortement préjudiciable aux efforts du gouvernement pour adresser les problèmes du pays dans la situation de crise que nous vivons», a dit le ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Instituions, porte-parole du gouvernement.
Face à la situation de blocage de certaines grandes routes du pays aux conséquences incalculables pour les populations, en terme d’insécurité, de manque à gagner pour les économies locales, d’arrêt des services sociaux de base, le gouvernement, sur instruction du Premier ministre, a organisé ce point de presse. Il s’agit de rétablir les faits, notamment à Tombouctou où «des jeunes ont prêté au chef du gouvernement des propos qu’il n’a jamais tenus».
Concernant justement la situation à Tombouctou, la ministre des Infrastructures et de l’Equipement a précisé qu’il n’existe aucun lien entre les travaux qui ont commencé sur la route Kati-Diédini et l’arrêt des travaux sur la route Lérè-Niafunké-Tombouctou. Elle a rappelé que le chantier a été arrêté, à la suite d’une attaque contre l’entreprise en charge des travaux. « Aujourd’hui, l’entreprise a accepté de reprendre les travaux, le bailleur de fonds, l’Union européenne (UE), s’est aussi engagé à accompagner le gouvernement. Il a été convenu que les Forces armées maliennes (FAMAs) sécuriseront les lieux, avant le redémarrage des travaux », a expliqué Traoré Seynabou Diop. « Ce travail est en cours », a-t-elle ajouté.
A propos de la route Sevaré-Gao, longue de 567 km, elle a souligné que le coût de réalisation s’élève à 250 milliards de Fcfa. Le Mali n’avait, jusque-là, pas 0btenu de financement pour sa réalisation. C’est, récemment, que la Banque arabe pour le développement économique en Afrique BADEA) s’est engagée à financer une partie de la construction de ce tronçon. Le gouvernement a prévu de prendre en charge une autre partie.
« Les travaux pourront démarrer en 2020, en attendant de boucler tout le financement », a assuré la ministre des Infrastructures et de l’Equipement. Ajoutant qu’il faut plus de 6.000 milliards de Fcfa (le double du budget de l’Etat du Mali) pour désenclaver notre pays.
Quant au ministre du Dialogue social, il a enlevé toute équivoque. «Pour le gouvernement toutes les Régions du Mali se valent. Il travaille dans un cadre de planification. Il n’a aucune intention de mépriser qui que ce soit», a-t-il assuré.
Le ministre en veut pour preuve le fait que les autorités administratives et coutumières locales ont ouvert leur portes aux manifestants à Tombouctou, dès le début de la crise. Le ministre de l’Agriculture a dit avoir été en tournée dans la Région, au même moment. C’est ainsi que de Niafunké à Tombouctou (excepté Gourma Rahous), il a « prêché la bonne parole, en rencontrant les autorités traditionnelles et les leaders d’opinions de touts les cercles », a rappelé Moulaye Ahmed Boubacar, pour corroborer que le gouvernement a été réceptif aux revendications légitimes des manifestants.
CMT/MD (AMAP)