Le Mali vit depuis une semaine, l’une des périodes les plus critiques de son histoire. Après l’arrêt de la Cours constitutionnelle proclamant les résultats définitifs des élections législatives 2020, un déchaînement de violence de la jeunesse s’est emparé de bon nombres de localités du pays avec comme épicentre la capitale, Bamako. Celle-là même qui se trouve être la partie la plus affectée par le Covid-19.
Cela n’est-il pas un signal fort pour que les uns et les autres prennent conscience du danger qui guette notre cher Mali ? Il reste évident que l’heure est grave et que les parents sont interpellés à plus d’un titre. Cela est d’autant plus vrai que les adolescents qui sont, pour la plupart, instrumentalisés par des individus qui n’ont certainement d’amour pour le Mali que du bout des lèvres, doivent recevoir les conseils éclairés ou même les menaces de leurs parents pour se désengager du processus de la violence gratuite.
Ce ne serait jamais en détruisant les acquis que les gouvernants pourraient trouver des solutions pérennes aux grands problèmes qui nous assaillent. Bien au contraire. Aimer son pays, c’est aussi et surtout le mettre à l’abri des projets sinistres de certains mauvais perdants sur l’échiquier politique. Aimer son pays, c’est également aider les gouvernants à mieux le diriger pour le bonheur collectif.
L’incivisme n’a construit aucun pays, loin s’en faut. Au contraire, il est la voie royale qui mène à la déchéance et à l’effritement du pays dont la sécurité demeure, à juste titre, une affaire collective, c’est-à-dire, la conjugaison des efforts des forces de défense et de sécurité ainsi que l’appui constant des populations. Si manifester est un droit, le faire dans les normes légales reste un devoir sacro-saint.
Chers parents ! Vos enfants étant l’avenir de ce pays, vous devez leur paver le chemin en leur rappelant la nécessité d’une conduite vertueuse face à l’autorité et aux biens publics.
Toutes proportions gardées, les jeunes qui s’obstinent à s’en prendre aux forces de l’ordre et à empêcher l’application des décisions prises par les autorités légales, ne sont autres que les futurs dirigeants de ce pays. Leur rêve serait-il donc d’hériter d’un pays sans repères ?
De la même façon que les parents actuels ne se sont jamais souhaité cela, il serait totalement aberrant de vouloir, par complaisance ou par complicité ou pire, par faiblesse, d’infliger un tel sort à leur relève.
Plus que jamais interpellés par l’histoire, les parents et autres leaders d’opinion au sein de la société, doivent appuyer les efforts de forces de l’ordre qui, jusqu’à ce jour, ne s’en tiennent, dans la mesure du possible, qu’à l’exécution professionnelle de leurs missions de maintien de l’ordre.
Qu’elles en soient saluées et félicitées. Que d’efforts fournis par le département de la sécurité et de la Protection civile sous le leadership du Général Salif qui n’a de cesse insister sur le renforcement des liens de confiance entre les forces de sécurité et la population.
D’où un plan cadre sur ce sujet allant de 2018 à 2021. Certainement la preuve d’une vision s’il en était besoin d’en faire mention. Prônant continument le dialogue entre les deux entités, le ministre Traoré a toujours accordé une place de choix aux médias dans le souci d’impulser une grande transparence dans la gouvernance de la sécurité avec comme effets induits, la pleine implication des citoyens.
Les forces de l’ordre n’étant pas uniquement destinées à la répression, qui n’est d’ailleurs que le dernier recours, doivent également sensibiliser et éduquer le cas échéant. C’est cela aussi la méthode Salif ! Malgré les échauffourées de ces derniers jours, il a enjoint les chefs de toutes les unités de Bamako et environs, de s’atteler au dialogue dans leurs environnements de travail, avec toutes les personnes de bonne volonté, soucieuses de la stabilité du pays.
De la même façon que le combat contre le terrorisme nécessite une combinaison d’approches, la répression aveugle ne saurait être une solution efficace dans la durée pour le maintien de l’ordre public.
Ce faisant, les valeurs citoyennes que sont l’amour de la patrie, au-delà des questions de tête, car les hommes passent mais le Mali restera; le sens de la responsabilité individuelle et collective et la collaboration avec les forces de défense et de sécurité dans leurs nobles missions de sécurisation du territoire, des personnes et de leurs biens.
Tout cela ne serait possible que si chacun prenait conscience du rôle qui lui revient de jouer pour que s’amorce une dynamique de sursaut collectif dont le Mali a tant besoin en ce moment pour sa stabilité.
Plutôt que par l’émotion, les grands défis de l’heure ne pourraient être relevés que par la raison. Encourageons donc les jeunes manifestants dans la voie de la raison pour que cessent toutes ces manifestations intempestives, de nature à avilir l’image du Mali.
Malijet