Après plus de dix jours de manifestations dans le pays, ayant causé la mort d’au moins 19 personnes, le président soudanais s’est adressé à la police ce dimanche 30 décembre en lui demandant de contenir sa force face aux protestataires.
Le président Omar el-Béchir s’est exprimé avec lucidité dimanche devant de hauts responsables de la police. Face à la contestation grandissante due au triplement du tarif du pain et de l’augmentation du prix du gasoil, le président soudanais a déclaré à ses forces de l’ordre : « Nous voulons maintenir la sécurité et nous voulons que la police le fasse en utilisant moins la force. »
Une forme de mea culpa alors que 19 personnes ont été tuées dans le « cadre d’incidents liés au pillage », selon le gouvernement.
De son côté, Amnesty International compte au moins 37 morts lors de ces manifestations. L’ONG demande, au même titre que le secrétaire général de l’ONU, l’ouverture d’une enquête indépendante.
Comme un signe d’ouverture, le président soudanais a également reconnu les difficultés économiques que traverse le pays : « Nous reconnaissons que nous avons des problèmes économiques, mais ils ne peuvent pas être résolus par des destructions, des pillages et des vols », a-t-il souligné.
Et il a mis en garde contre des velléités révolutionnaires, prévenant : « Nous ne permettrons pas que nos citoyens deviennent des réfugiés ».
RFI