Transformé en Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), les détracteurs d’IBK, après une sortie réussie et l’expiration de leur ultimatum, ont appelé leurs militants à un nouveau rassemblement ce 19 juin 2020. Même lieu, même mot d’ordre, même heure : demander la démission du président IBK et de son régime, sur l’esplanade du monument de l’indépendance, à partir de 14 heures comme précédemment.
L’annonce a été faite le samedi 13 juin au cours d’un point-presse, au siège de la Cmas animé par les responsables du mouvement. « Vendredi, si Dieu le veut bien, IBK dira la vérité au peuple malien », a juré Issa Kaou N’Djim, Coordinateur des mouvements et associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko. Et d’ajouter qu’il doit se détromper s’il pense que les manifestants secs lasseront pour rentrer à la maison sans s’assumer démocratiquement mais pacifiquement face à l’histoire. Annonçant ainsi le dernier assaut, Kaou Djim ajoute que la démission ne lui sera pas demandée cette fois mais qu’elle lui sera arrachée. « Le chef de l’Etat a un mépris pour le peuple malien, sinon comment comprendre qu’après la gigantesque manifestation du 5 juin, il ne sorte pas pour s’adresser aux Maliens.
Il a reconduit Boubou Cissé après un an de gestion calamiteuse », a-t-il dénoncé. Puisqu’on annonçait en même temps sur les réseaux sociaux que l’iman Dicko s’était rendu chez IBK pour trouver un compromis à la situation, le porte-parole de la Cmas a profité de l’occasion pour écarter toute éventualité de négociation avec le pouvoir. «Pas de négociation», a-t-il martelé, en fustigeant dans la même foulée la reconduction de Boubou Cissé après un an de gestion qu’il qualifie de calamiteuse.
Questionné sur la position de la Cmas par rapport à la déclaration des confessions religieuses et des organisations de la société civile qui ont prôné le dialogue, Issa Kaou Djim a ironisé en leur demandant s’ils étaient absents du Mali au moment où on détournait les fonds destinés aux militaires, truquait les élections et fermait les écoles. « S’ils se sont réveillés, qu’ils aillent dire à IBK de rendre le tablier en donnant aux Maliens ce qu’ils lui ont confié », a-t-il lancé.
Me Demba Traoré de l’URD a également tenté de motiver la doléance du M5-RFP par le détournement de l’argent destiné aux militaires en période de guerre et la disparition du chef de file de l’opposition.
Issa Sinayoko, le coordinateur des syndicats des DAF, DFM, DRH et CPS, qui venaient de rejoindre le M5-RFP, au nom de son collectif, a également appelé le président à démissionner. Au nombre de leur motivation, il dira que c’est sous IBK que le Mali a connu des grèves illimitées, notamment celles des enseignants, des magistrats et des soldats de la santé.
Amidou KEITA