Invité d’Alain Foka pour parler de la négociation avec les djihadistes, ce dimanche 23 février, l’imam Mamoud Dicko a saisi l’occasion pour lancer des flèches au pouvoir en place. C’était au cours de l’émission ‘’Débat africain’’ sur Radio France Internationale (RFI) délocalisée dans l’Amphi 2000 de la Fseg, à Bamako.
L’ancien Président du Haut conseil islamique du Mali (Hcim), l’imam Mamoud Dicko non moins Président de la Cmas n’est pas allé avec le dos de la cuillère. En répondant aux questions d’Alain Foka sur la négociation de Bamako avec Iyad et Kouffa sur les antennes d’RFI, il a fait savoir que tout cela est la conséquence de la faillite de l’Etat du Mali.
Mamoud Dicko dit avoir envie de sourire quand il entend les jeunes autour de la table dire que la laïcité, l’intégrité territoriale et la constitution du pays ne sont pas négociables en aucune manière. Pour lui, le pays ne peut jamais savoir ce que veulent ces deux chefs djihadistes tant qu’il n’engage pas avec eux un dialogue sérieux. D’ailleurs, il pense que la ligne rouge dont on parle doit être protégée par l’Etat. Cet Etat, selon lui, déroge à ses missions régaliennes. Il demandera aux jeunes si le Mali est un pays démocratique. Cette question est restée sans réponse.
Interrogé sur les manifestations demandant le départ des forces étrangères du Mali, l’imam Dicko n’est pas parti par mille chemins. Sans ambages, il a répondu qu’il n’a pas été consulté au sujet de leur arrivée et que le peuple ne l’a pas aussi été. « Si ces forces étrangères doivent partir ou rester, ceux qui les ont appelées sont des voix les plus autorisées pour le dire », a renchéri l’invité d’Alain Foka.
Présent sur le plateau, l’ancien Premier ministre et Président du parti Yelema dont il est candidat en commune IV au législatives de mars-avril prochain, Moussa Mara a confirmé qu’ils sont tous responsables de ce qui se passe au Mali. Pour lui, il faut arrêter de jeter l’anathème sur les autres. De son point de vue, le mythe de la responsabilité d’autrui empêche de voir ses propres erreurs.
Pour rappel, le secrétaire général du RPM et actuel ministre de l’Intégration africaine, Baber Gano, était l’un des invités de marque d’Alain Foka.
Bazoumana KANE
Le Prétoire