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« Maman est morte quelques semaines plus tard » : comment je suis devenue riche

A l’article de la mort, rongée par des remords, Christelle, une jeune ivoirienne qui a sacrifié sa mère pour être riche, livre son récit mélancolique.

 

Tout est parti d’une rencontre avec une amie que j’ai connue pendant les cours de première année de droit. J’étais encore jeune, je venais à peine d’avoir mon baccalauréat. J’étais euphorique à l’idée de commencer les cours à l’université, de faire parler mon talent, faire des virées. Je me rappelle, au secondaire, on nous avait toujours dit qu’après le baccalauréat, c’était la belle vie. Pour moi, c’était donc une nouvelle vie que je m’apprêtais à expérimenter.

Le premier jour de classe était super. L’amphithéâtre était comble. Ce jour-là, j’ai fait la rencontre de Jeanne, une jeune et belle fille âgée de 21 ans, tout comme moi. Jeanne était magnifiquement habillée, avec des bijoux à couper le souffle. Comparée à moi, qui n’étais qu’une simple fille aimant la vie, tous les regards étaient tournés vers elle. Je me demandais : « Mais comment une fille peut dégager une telle attirance ? » J’ai tout de suite voulu lui ressembler et avoir aussi les yeux rivés sur moi.

Le secret de la richesse

Jeanne et moi avions échangé longuement. Elle m’a raconté beaucoup de choses sur elle autour d’un merveilleux plat offert. Nous nous sommes quittés après avoir échangé nos contacts. Au fur à mesure, je découvrais un peu plus ma nouvelle amie. Elle m’emmenait découvrir les endroits fréquentés de la ville.

Issue d’une famille pauvre, j’en avais marre de toujours être celle qu’on invitait, celle à qui on offrait des présents. J’ai alors voulu connaître le secret de la richesse de Jeanne. Jeanne ne voulait pas m’en dire plus sur la provenance de cette richesse, car elle jugeait que je n’oserais jamais me lancer dans ce qu’elle fait.

Après insistance, Jeanne finit par accepter et me dévoiler le secret de sa richesse. Un jour, après les cours, Jeanne décide de me conduire chez un ‘’frère’’, comme elle l’appelait, pour faire de moi une jeune fille comme elle. Nous sommes arrivées dans un endroit peint en rouge avec des masques un peu partout. J’étais décidée et je voulais à tout prix être riche ! Nous sommes entrées dans cet endroit et avons rencontré le soi-disant frère de Jeanne, qui, automatiquement me dit : « Bonne arrivée ! Je sais pourquoi tu es là. » J’étais étonnée et j’avais aussi peur, car c’était un féticheur. Mais j’étais déterminée à avoir ce que j’étais venue chercher.

Après les échanges d’usage, nous sommes entrés dans le vif du sujet. C’est là que le monsieur martèle : « Tu ne peux plus faire marche arrière car si tu te retournes, tu mourras. Je vais faire sortir un miroir que tu briseras après avoir vu la photo qui apparaîtra. Après, tu seras incroyablement riche ». J’étais terrorisée par la situation dans laquelle je me trouvais. Je ne pouvais plus reculer de peur de mourir.

Soudain, le féticheur a fait sortir le miroir. Et devinez qui y apparait ! Ma propre maman. Je n’en revenais pas, car j’allais tuer ma mère pour de l’argent. Je l’ai fait avec beaucoup de peine. Après le coup, nous avons pris congé du féticheur. J’en voulais à Jeanne, mais tout était de ma faute. J’étais la seule responsable du sort de ma mère.

Remords

Quelques jours plus tard, je devenais une femme comme Jeanne. J’avais tout à ma disposition : l’argent, des voitures, tout ce dont je rêvais. Quand mes sœurs et mes amis me demandaient où j’enlevais l’argent, je disais que j’avais rencontré un homme qui était éperdument amoureux de moi, ce qui était totalement faux.

Au même moment, ma mère est tombée gravement malade. Je savais au fond de moi qu’elle allait mourir. Je faisais semblant de payer les frais de l’hôpital de maman tout en sachant qu’elle allait rendre l’âme. Maman est morte quelques semaines plus tard.

Le féticheur continuait toujours de me recommander des sacrifices pour fortifier mon argent. Un jour, il m’a demandé de livrer ma petite sœur. Ce jour-là, que j’ai décidé de tout arrêter. Je n’ai pas pu franchir ce pas, et regrettais tout ce que j’avais fait par le passé. A la suite de cette décision, je me suis retrouvée affaiblie par la maladie. C’est sur mon lit d’hôpital, sentant mon âme me laisser, que je raconte mon histoire.

Source : Benbere

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