Pire encore, les captifs a beau étudier, faire des écoles coraniques, ils ne deviennent jamais imams de mosquées. A présent, les souffrances continuent, même pendant les fêtes, ce sont les captifs qui font office de bouchers. Ils abattent les animaux de leurs maîtres pendant le ramadan et la tabaski et ils passent tous leur temps chez- leurs maîtres pendant que leurs femmes s’occupent du ménage des épouses de maîtres.
L’esclavage est une réalité en milieu soninké surtout à Diadjoumé. Les captifs sont opprimés. Ils restent toujours des sous hommes.
Le cas le plus récent de traitement d’esclave dans ce village est celui de Mountaga Diarisso, un vieux âgé de 67 ans. Il a reçu des coups violents de la part de Modibo Diawara, un jeune de 35 ans, fils du chef de village qui fait office de maître.
Rappel des faits :
Le chef de village de Diadjoumé du nom de Waly Diawara, a envoyé un émissaire au sieur Mountaga Diarisso, captif pour le convoquer à son domicile. Aussitôt, Mountaga Diarisso s’est dépêché au vestibule du chef où s’est tenue une rencontre qui a dégénéré. Le chef de village l’a interrogé au sujet des rencontres secrètes qu’il organise chez- lui avec d’autres personnes. Mountaga ou disons plutôt, l’esclave a nié catégoriquement cette allégation. Waly Diawara lui réplique que lui a été appelé par un petit-fils depuis Lomé en République de Togo pour lui signifier qu’il y a deux chefs de village à Diadjoumé. Or, lui est le seul chef de village de Diadjoumé. Il conseilla à Mountaga que si tel est le cas, qu’il arrête.
Selon Modibo Diawara, fils du chef de village, Mountaga Diarisso aurait traité son père de menteur.
Ce dernier s’inscrit en faux contre cette allégation.
Selon le vieux Mountaga Diarisso, il a reçu des coups violents de la part de 5 personnes dont Modibo Diawara. Il aurait uriné du sang. Aussitôt, il a été admis au niveau du centre de santé pour les soins.
Modibo Diawara répliqua que c’est lui seul qui lui a administré un coup.
L’affaire est traduite devant le tribunal de première instance de Nioro du Sahel.
Le verdict est tombé le mardi dernier au tribunal de céans, Modibo Diawara est déclaré coupable de coups et blessures volontaires. Le procureur a requis une peine d’emprisonnement avec sursis plus une amende de 100.000 FCFA. L’affaire est mise en délibéré pour le 26 juin 2018 au tribunal de Nioro du Sahel.
Après ce jugement, les membres du rassemblement malien pour la fraternité et le progrès (RMFP) qui veut dire en langue Soninké « GANBANAAXUNFEDE » : égalité diront que si cette pratique ne cesse pas, ils sont prêts à aller jusqu’au bout. La contestation, la révolte ont commencé en Mauritanie et l’épidémie s’est propagée au Mali à Fégui, à Tafacirga et à Diadjoumé.
Moussa Sissoko
Source: Mali Sadio
Tags: Nioro du Sahel