La pluie diluvienne du 16 mai 2019 a provoqué l’inondation dans la capitale malienne avec son lot de saleté déversé dans le fleuve Niger. Le Mali ne fait pas exception aux catastrophes naturelles. L’inondation du 16 mai dernier a causé la perte de vie à 15 personnes, avec des écroulements de maisons riveraines et des véhicules emportés par la vague d’eau drainant des tonnes de saletés de la capitale malienne dans le fleuve. Les poissons dans leur milieu naturel ont été des victimes collatérales.
Le lendemain de cette pluie, les populations riveraines ont été surprises de voir des tonnes de poissons flottées en surface de l’eau. D’autres poissons cherchaient refuge sur les berges. La raison, c’est le manque d’oxygène causé par l’arrivée de tonnes d’ordures versées dans le fleuve. A l’œil nu l’eau du fleuve avait pris la couleur rougeâtre à la limite polluée. Les poissons asphyxiés ont été pêchés par des riverains dans les localités comme Koulikoro, Banguinda, Kayo Massala , Moribabougou etc. Toute chose qui a baissé le prix de cette denrée rare dans nos assiettes. Par mesure de prudence, le gouvernement malien a produit un communiqué à travers le ministère de l’élevage et de la pèche.
« La quantité importante de déchets drainée par la pluie, impactant une forte turbidité de l’eau qui a provoqué l’asphyxie des espèces de poissons très sensibles au manque d’oxygène de l’eau. La mission rassure la population malienne que c’est un cas mineur circonscrit et passager et qu’il n’y a pas de risque de drame écologique. Cependant, elle déconseille la consommation et la commercialisation desdits produits avant les résultats des analyses d’échantillons envoyés aux laboratoires », signe par le Secrétaire Général du Ministère de l’Élevage et de la Pêche le 20 mai dernier. Dans la même logique de prudence, le maire de la commune urbaine de Koulikoro, Eli Diarra a appelé les populations à la vigilance. Si ces appels à la vigilance ont été appréciés par certains par contre d’autres s’en moquent.
Fatoumata Sissoko agent comptable dans une banque de la place « j’achète régulièrement de poisson mais avec cette situation nouvelle j’observe une pause en attendant les résultats des prélèvements. Avant tout c’est la santé ».Souleymane Coulibaly électricien dans une grande usine de la place et grand consommateur de poisson trouve d’ailleurs que c’est un cadeau du ciel. « C’est juste un cadeau de la nature qu’il faut en profiter. Dieu dans sa générosité nous a gâté en ce mois béni de Ramadan. Je continue à consommer les poissons ». I
l ajoute que les habitants des localités riveraines comme Moribabougou, N’Gabacoro Droit, Tienfala Manabougou et Massala doivent remercier le bon Dieu pour ce beau cadeau. Du coté des commerçants grossistes comme détaillants des poissons, c’est la peur au ventre car les clients ne viennent plus régulièrement pour les achats. Selon Souleymane Timbo vendeur de poisson depuis plus d’une décennie : « Depuis l’annonce de la nouvelle et le communiqué des autorités, les clients ne se bousculent plus devant le magasin et les commandes se font rare ». Ce qui est sur et certains l’approche de la fête de ramadan permettant à beaucoup d’observer de manger les poissons au profit de la viande.
Mohamed Kanouté
Mali24