Les propos du président nigérien Mohamed Bazoum, vendredi à Paris, ne passent pas au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Abdoulaye Diop l’a clairement indiqué, ce vendredi 9 juillet 2021, à l’ambassadeur du Niger au Mali, Mamoudou Moumouni, lors d’une rencontre.
Cette mise au point fait suite aux propos tenus, vendredi, à Paris lors d’une conférence de presse par le président du Niger, Mohamed Bazoum. Face à un parterre de journalistes, le président nigérien a notamment déclaré qu’il « ne faut pas permettre que des militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front où ils doivent être et que des colonels deviennent des ministres et des chefs d’État. Qui va faire la guerre à leur place ? ».
« Ça serait facile qu’à chaque fois qu’une armée, dans nos pays, a des échecs sur le terrain, elle vienne prendre le pouvoir. C’est ce qui s’est passé par deux fois au Mali : en 2012, les militaires avaient échoué, ils sont venus faire un coup d’État. Cette année encore en 2020, ils ont fait la même chose. Ce n’est pas des choses acceptables », a poursuivi le président nigérien en parlant des autorités de la Transition.
Le ministre Abdoulaye Diop, note le communiqué, a fait part de « l’étonnement du Gouvernement malien » face au propos du chef d’État nigérien et a « en conséquence, élevé, au nom du Gouvernement » du Mali « une vive protestation » auprès du Gouvernement du Niger. Le chef de la diplomatie a rappelé que le Niger et le Mali sont liés par l’histoire et la géographie et ont toujours développé des relations solides d’amitié et de fraternité qui n’appellent qu’à être renforcés, « une telle déclaration va, malheureusement à l’encontre de cet esprit », ajoute le communiqué.
Toujours selon le ministre Diop, les deux pays sont confrontés aux défis de la continentalité, de la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme, sans compter la crise sanitaire liée à la Covid-19, devraient plutôt unir leurs efforts et renforcer leur solidarité dans l’intérêt de leurs peuples, indique la même source.
M. TOURÉ
Source : Essor