Des responsables maliens attribuent l’attaque aux groupes djihadistes qui sévissent dans le pays depuis huit ans.
Vingt militaires maliens ont été tués et cinq blessés dimanche 26 janvier au matin lors d’une attaque de grande ampleur de présumés djihadistes contre un camp de gendarmes à Sokolo, dans le centre du pays, a annoncé dans la soirée l’armée malienne, révisant à la hausse le bilan des morts. Les victimes ont été inhumées dans l’après-midi avec les honneurs militaires à Sokolo. Quatre personnes ont été tuées parmi les assaillants.
Sokolo est situé dans le cercle de Niono, dans la région de Ségou, où sévissent des groupes liés à Al-Qaïda. Il s’agit de la dernière localité avant la frontière avec la Mauritanie. Des responsables maliens ont attribué ce coup de force à des « terroristes », terme avec lequel ils désignent les groupes djihadistes qui sévissent au Mali depuis huit ans, malgré des interventions militaires française, de l’ONU et africaine.
« Les assaillants étaient plus d’une centaine. Ils ont ramassé tous leurs corps. Ils n’ont touché à personne dans le village, c’est pourquoi avant l’arrivée du renfort nous avons secouru les blessés et regroupé les victimes », a déclaré à l’AFP un habitant de Sokolo.
« Ils sont arrivés à 5 heures du matin. Ils ont coupé la retraite des gendarmes. Les coups de feu ont cessé à 7 heures ». Selon cet habitant, les assaillants « sont partis avec tous les véhicules des militaires et les armes ». Des renforts ont été dépêchés sur place de Diabaly, à une dizaine de kilomètres, selon une source militaire malienne.
Recrudescence d’attaques djihadistes
Le centre du Mali, le Burkina et le Niger ont connu ces derniers mois une succession d’attaques djihadistes meurtrières contre les soldats et les civils, sans que les forces nationales et étrangères présentes dans la région parviennent à les enrayer.
Le nombre de victimes des violences a été multiplié par cinq depuis 2016 au Mali, Burkina et Niger pour atteindre environ 4 000 morts en 2019 selon l’ONU. Le conflit au Sahel a fait des centaines de milliers de déplacés. L’état-major français avait indiqué jeudi que la force Barkhane avait mis « hors de combat » plus d’une trentaine de djihadistes dans le centre du Mali ces deux dernières semaines. Cinq autres ont été tués le 19 janvier dans une frappe de drone non loin de la frontière nigérienne.
Le président français Emmanuel Macron et ses homologues du Sahel réunis en sommet le 13 janvier ont affirmé leur volonté de faire porter l’effort militaire sur la région dite des trois frontières (Mali, Burkina Faso, Niger), en désignant comme ennemi prioritaire le groupe Etat islamique au Grand Sahara.
La France a envoyé début janvier 220 soldats pour renforcer les 4 500 de Barkhane déjà déployés au Sahel. Son chef d’état-major vient d’annoncer l’envoi de « moyens supplémentaires » qui devraient être détaillés d’ici à la fin du mois.
Le Monde