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Mali : un pays riche en pétrole, en gaz et en mines d’or

Décidément le Mali dispose de ressources du sol fort prometteuses … Lesquelles pourraient conduire encore une fois à une malédiction du pétrole ?

Alors que le pays intéresse fortement les majors pétrolières telles que Total pour les immenses ressources énergétiques du bassin de Taoudeni,  situé à cheval sur les  territoires  du Mali donc, mais également de la Mauritanie, du Niger et de l’Algérie, ce sont également  des réserves de gaz  situées à la proximité de la capitale Bamako et  ses mines d’or qui pourraient attirer  les convoitises. Sans  parler  du coltan, matière première fort recherchée rentrant dans la fabrication des téléphones portables.

 Le Mali, un pays riche en hydrogène, bientôt  exportateur d’électricité ?

La Société d’exploitation pétrolière du Mali (Petroma) vient en effet de découvrir récemment  un gigantesque gisement de gaz à Bourakèbougou, une localité située à 60 km de Bamako et 45 km de Kati, la ville garnison.  Mieux  encore, il s’agit d’hydrogène à l’état pur (98,8 % d’hydrogène et 2 %  de méthane et et de nitrogène), chose très rare  au niveau mondial si l’on en croit Aliou Diallo, l’homme d’affaires à la tête de Petroma. Cerise sur le gâteau : le gaz n’est situé qu’à 107 m de profondeur de107 m.

Une découverte qui permet au  patron de la société d’envisager pouvoir produire de l’électricité au Mali à partir de l’hydrogène. Selon lui, son entreprise serait même  en mesure de produire du courant pour toute l’Afrique de l’ouest à moins de 10 F CFA (0,020 centimes d’euros) le kilowatt  contre 106 FCFA à l’heure actuelle.

Fort  intéressant quand on sait que la Mauritanie voisine a quant à elle récemment déclaré  vouloir exporter de l’électricité vers le Mali et  le Sénégal,  alors que ce dernier est confronté  à des  difficultés énergétiques structurelles.

Mieux  encore : Petroma vient d’acquérir une sondeuse en vue  de pousser  ses recherches jusqu’à l’obtention du pétrole dont des indices positifs ont été découverts dans le secteur.

Un pays  doté d’importantes ressources aurifères

Récemment, c’est à  l’inauguration de la mine d’or de Kodieran –  détenue également  par Petroma  –   à laquelle  avait participé Aliou Boubacar Diallo, en tant  que  PDG de la compagnie minière « Wassoul’Or-Sa », filiale du Groupe, dans laquelle Pearl Gold détient une participation de 25% . Aliou Boubacar Diallo  étant  parallèlement membre du Conseil de Surveillance de Pearl Gold.

Située à Kodieran, Wassoul’Or  est l’une des sociétés minières du Mali les plus prometteuses avec des logistiques et des infrastructures bien développés (300 km de routes au sud de Bamako), si l’on en croit  son site internet.

Une usine pilote d’une capacité de 1000 tonnes/jour (matière brute) opérée avec succès   a  été mise  en place pour le projet  en vue de tester le processus de production aurifère et de mettre en évidence la teneur en or. Après avoir débuté par un rendement initial journalier de 5.000 tonnes début 2012,  ce dernier est passé progressivement vers 11.000 tonnes par jour.

 Petroma  et le Canada pour l’or et le pétrole

Rappelons  à toutes fins utiles  que Petroma une société canadienne spécialisée dans la recherche, l’exploitation, le transport et le raffinage des hydrocarbures liquides ou gazeux, est détenue à 98 % par des capitaux maliens et le reste par Petroma Ink (une société canadienne), laquelle a investi plus de 10 millions de dollars dans le projet de Bourakèbougou, qui selon les indicateurs, est doté d’une réserve gigantesque.

La construction de la première unité aurifère de Kodierana quant à elle  été réalisée  par les sociétés canadiennes Bumigeme et ABF Mines, et a été entièrement financée par le fonds or Mansa Moussa.

Le Nord Mali : une région  dotée au fort potentiel énergétique et minier

S’agissant tout particulièrement du Nord du Mali, là où se situent les principales tensions, précisons  que si cette région contribue très peu – à l’heure actuelle – au PIB du pays,le sous-sol des régions de Gao, Kidal et Tombouctou suscite beaucoup d’espoir : 850 000 km2 de potentiel gazier et pétrolier, selon les études menées par l’Autorité pour la recherche pétrolière (Aurep). Un contexte qui pourrait  expliquer en partie la situation actuelle  et qui pourrait justifier  des velléités de partition du pays.

Quoi  qu’il en soit, 4 bassins principaux ont été identifiés dans cette zone : Tamesna (à cheval entre le Mali et le Niger), Taoudeni (qui couvre également une partie de l’Algérie et de la Mauritanie), le graben de Gao et le rift de Nara (vers Mopti).

Dès 2005, l’Autorité pour la promotion de la recherche pétrolière (Aurep), organisme sous tutelle du ministère des Mines  malien  a procédé au découpage de ces bassins en 29 blocs exploitables. La plupart d’entre eux ont été remportés par des petites entreprises, mais  également  par le groupe algérien Sonatrach (via sa filiale internationale Sipex) et l’italien ENI. Le pétrolier  français Total étant  également de la partie.

Mais l’insécurité dans cette partie du pays limite quelque  peu  les ardeurs des investisseurs, ainsi  que les coûts d’acheminement du matériel. Lesquels devraient grimper compte-tenu de la situation actuelle. Cette  dernière étant même de nature à geler les travaux.

Plus  grave, selon Africa Energy Intelligence, trois jours après sa reconduction au gouvernement, le ministre malien des mines Amadou Baba Sy a signé le 18 décembre dernier  un décret stipulant la reprise par l’Etat du bloc 4 du bassin de Taoudéni  jusqu’alors opéré par ENI et Sipex (Sonatrach).

Quand  le Wall Street journal dédiait un article à l’homme  d’affaires malien  Aliou Boubacar Diallo

Mais le Mali  ne dispose  pas que de ressources énergétiques.  Les explorations menées dans l’Adrar des Ifoghas (région de Kidal) ont révélé des sols propices à la présence d’or et d’uranium, tandis que le cercle d’Ansongo (région de Gao) recèlerait du manganèse.

Le  véritable enjeu du conflit actuel ?

En tout état de cause, le  célèbre et non moins  prestigieux Wallstreet Journal,  dédiait  le 30  mai dernier un article à Aliou Boubacar Diallo, à  la suite de sa participation, en compagnie de la finance internationale, à la la conférence Africa Business week, à Francfort, en Allemagne.

Lors de la conférence dédiée aux ressources naturelles et aux mines, le patron de Wassoul’or était intervenu pour expliquer «comment concilier les intérêts des pays riches en ressources naturelles et les investisseurs étrangers».

A cet  égard, Aliou Boubacar Diallo avait souligné “quatre points essentiels” qui, selon lui, “mieux maîtrisés, permettent de concilier les différents intérêts” : “un cadre juridique clair et équitable, une sécurité d’investissement assurée par les codes miniers et pétroliers, s’assurer que les populations africaines profitent du développement minier et pétrolier et, surtout, la stabilité politique“.

Presse africaine

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